C'est devenu un passage obligatoire pour être reconnu du milieu, un commentateur de football français doit avant toute autre chose apprendre à déstabiliser le PSG. C'est un ticket pour la notoriété, l'honnêteté étant apparemment devenue accessoire, voire même encombrante lorsqu'il s'agit d'analyser le club de la Capitale.
Ils commençaient les hostilités dès cet été, annonçant tous les entraineurs du monde sur le banc parisien, pensant sans doute Antoine Kombouare trop tendre pour cette forte pression imposée par le nouveau statut du club: il n´en fut rien. Alors que la presse nationale répétait à l'unisson, suite à la défaite contre Lorient, que le coach parisien était sur un siège éjectable, le kanak répondra de la meilleure des manières en accomplissant avec ses joueurs un premier quart de championnat de haute volée, qu´aucun de ces prétendus experts n'avait imaginé.
La première entreprise de déstabilisation était encore en marche que la deuxième était lancée presque simultanément, avec une guerre des égos imaginée par un écrivain de sciences-fiction, sans doute, force est de reconnaitre que son imagination est débordante. La presse sportive nous fit alors miroiter un dénouement sanglant: on attend toujours… Nous n'avons vu pour l'instant que des une-deux, des victoires et des embrassades.
Pensant certainement le jeune Pastore encore mentalement fragile, ils tentèrent tout leur possible pour rendre pesant le prix de son transfert ; le génial numéro 27 n´était que le numéro 42 à leurs yeux. Une vingtaine de petit-ponts et cinq buts décisifs plus tard, l'heure était venu d´abdiquer, au moins du coté de l'argentin.
Tels des prédateurs, les journalistes anti-PSG -pléonasme- sentent puis exploitent la moindre faiblesse du club francilien. Il semblerait qu'ils en perçoivent une aujourd’hui du coté de Diego Lugano, l'expérimenté Capitaine de la Celeste. Il ne surprendra donc personne que l'acharnement sur le défenseur central parisien tourne au grossier lynchage. Omettant de rappeler que Paris possède la meilleure défense du championnat depuis la première titularisation du rugueux défenseur, n´ayant que peu souligné que ce dernier avait profité d'un maigre repos après avoir mené sa sélection sur le toit de l'Amérique du Sud, oubliant aussi de signaler que rares sont les sud-américains ayant convaincu dès leurs premières apparitions en Ligue 1, ils iront jusqu’à assassiner l'ancienne idole de Fenerbahçe après un match où, peu à son aise, le valeureux défenseur aura surtout eu le malheur de tomber sur un arbitrage très approximatif le sanctionnant d'une faute imaginaire dans sa surface de réparation. Le penalty transformé relancera alors une équipe de Dijon qui n'en demandait pas tant.
Bien évidemment, Diego Lugano n'a encore convaincu personne et affiche pour l'instant quelques limites inquiétantes. Bien sûr, les supporters parisiens en attendent beaucoup plus, y compris en phase offensives où ils souhaiteraient voir son jeu de tête devenir conséquent. Mais les franciliens peuvent être confiants; les expertises de nos analystes français oscillant entre l'abject et le grotesque, les voir annoncer le défenseur central comme un probable fiasco est finalement la meilleure nouvelle de ces dernières semaines: Le PSG tient sûrement là le futur meilleur défenseur de Ligue 1.