JEAN-PHILIPPE D'HALLIVILLðE, directeur de la sécurité du PSG
CONVOQUð DEMAIN SOIR par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) dans l'affaire de la banderole du Stade de France, Jean-Philippe d'Hallivillée minimise la responsabilité du PSG et s'interroge sur l'efficacité d'une dissolution des Boulogne Boys.
Etes-vous favorable à la dissolution des Boulogne Boys ?
Jean-Philippe d'Hallivillée. La réflexion mérite d'être menée.
Dans le cas d'une implication pleine et entière de cette association, évidemment qu'il faudra se poser la question. Mais une dissolution compliquerait notre gestion du kop Boulogne. Nous n'aurions plus d'interlocuteur officiel.
Ne devriez-vous pas cesser tout contact avec les représentants des groupes les plus virulents ?
Nous discutons avec Philippe Pereira, porte-parole officiel du kop Boulogne (NDLR : associations officielles et supporteurs indépendants). Il n'est pas interdit de stade et essaye de faire passer un message modérateur.
Achetez-vous la paix des tribunes en distribuant des places gratuites ?
C'est complètement faux, depuis que je suis en place ça ne s'est jamais produit.
Que faites-vous pour diminuer le nombre d'incidents provoqués par vos supporteurs ?
En un an, les amendes pour fumigènes sont passées de 230 000 ¬ à moins de 71 000 ¬ pour l'instant. Il y a des individus à risque. Ces gens-là, on fait en sorte de les exclure.
Quelle est votre version sur le déploiement de la banderole au Stade de France ?
J'étais au PC sécurité du Stade de France. Vers 22 h 10, je vois un morceau de banderole déployé au niveau intermédiaire de notre tribune. Je lis « Pédo » et immédiatement, j'ordonne au responsable des stadiers d'enlever cette banderole. Jean-Claude Lorette, responsable sécurité de la LFP, était à mes côtés, il pourra confirmer. áa a pris entre trois et quatre minutes. On ne pouvait pas aller plus vite.
Les fauteurs de troubles ont-ils pu profiter des incidents d'avant-match pour introduire la banderole ?
Des problèmes de gestion des flux du public ont entraîné des incidents entre la police et une partie du public parisien. Le personnel de police chargé des palpations n'a sans doute pas pu travailler correctement. Sur ce match, nous étions simplement responsables de la gestion de la tribune. Nous avions 175 stadiers pour encadrer 14 000 personnes.
Une partie de la banderole a été réalisée au Parc des Princes. Etes-vous responsable ?
Dans le cadre de la convention signée entre le PSG et certaines associations de supporteurs, les Boulogne Boys ont un local. Pour y accéder, chaque visiteur doit laisser sa pièce d'identité et signer une main courante, et ce à chaque fois. Il n'est pas prouvé que toute cette banderole a été peinte au Parc. Sur le sol, les policiers n'ont trouvé trace que de la partie « Chez les Ch'tis » et pas « Pédophiles, consanguins et chomeurs » .
Saviez-vous que ce morceau avait été confectionné au Parc ?
Non. Les personnes qui l'ont réalisé méritent d'être sévèrement sanctionnées.
Avez-vous effectué tous les contrôles qui s'imposaient ?
La police a réquisitionné la liste des personnes qui sont rentrées au Parc la semaine précédant la finale. Même si on avait fouillé les locaux la semaine passée, on n'aurait sans doute rien trouvé. Comme la police à l'entrée du Stade de France, nous avons été abusés. Nous n'avons pas fouillé les locaux des associations, comme on le fait pour chaque match au Parc car il ne devait pas y avoir d'animation pour la finale.
Allez-vous renforcer vos contrôles après cette affaire ?
Jusqu'à nouvel ordre, nous avons interdit aux Boulogne Boys l'accès à leur local. On avisera en fonction des résultats de l'enquête.