avec le PSG, Mario Yepes a choisi nos colonnes pour dire au revoir. Silencieux depuis le début
de saison, le défenseur colombien, en fin de contrat, revient sur la vie tourmentée du club
parisien, évoque son avenir… et espère sans y croire que la prochaine direction lui proposera
de rempiler.

« Il faudra tout donner une dernière fois pour aller chercher
la Coupe de France. Nous ne sommes pas favoris. C'était déjà le cas en 2006 contre Marseille
(victoire 2-1), mon meilleur souvenir avec le PSG. On doit s'appuyer sur les choses positives
de nos quatre derniers matchs en L 1
(NDLR : huit points sur douze possibles).
C'est la première
fois de la saison qu'on tient ce rythme. Nous sommes sur une bonne dynamique, l'équipe est soudée.
Avec le même état d'esprit, on peut battre Lyon. »
« Au revoir
et merci aux supporteurs »
«
C'est mon dernier match avec le PSG. J'ai dit depuis longtemps aux dirigeants que je voulais
rester à Paris. La vérité aujourd'hui, c'est qu'on ne m'a rien proposé, donc je m'en vais. Je
sors de mon silence pour dire au revoir et merci aux supporteurs, qui m'ont toujours soutenu.
Je pense aussi aux employés du club qui m'ont aidé : les
Tontons
du camp des Loges qui s'occupent
de nos affaires, les secrétaires, Thierry Princet
(NDLR : l'intendant).
»
« Je suis une bonne
affaire »
« Michel Moulin m'a dit qu'il voulait me voir s'il devenait président. On verra… Jusqu'à
samedi soir, je m'implique à fond pour le PSG, comme je l'ai toujours fait. Après, je vais devoir
penser à mon avenir. J'intéresse du monde. C'est normal, je suis libre, donc une bonne affaire.
J'ai 32 ans, je suis toujours en forme et il doit me rester trois saisons dans les jambes. »
«
Trop d'erreurs
depuis deux ans »
« On a frôlé la relégation car trop d'erreurs ont été commises
depuis deux ans. La précédente direction n'a pas su se remettre en question. L'arrivée de Michel
Moulin nous a fait beaucoup de bien et on s'est sauvés. Contrairement à Alain Cayzac, il n'a
parlé que de l'équipe, pas de lui. Je n'aime pas critiquer les absents
(NDLR : Cayzac a démissionné
du poste de président le 21 avril),
mais on ne quitte pas son poste à quatre journées de la
fin alors que le club est relégable*. A ce moment-là, le PSG avait besoin de tout le monde.
»
« Il faut recruter six
à huit joueurs de qualité »
« Il n'y a aucune stabilité à Paris. En
quatre ans j'ai connu quatre entraîneurs
(NDLR : Halilhodzic, Fournier, Lacombe, Le Guen),
quatre
présidents (Graille, Blayau, Cayzac, Tahar). Je n'ai jamais eu le même défenseur central à côté
de moi deux saisons de suite : Pierre-Fanfan, Rozehnal, Armand en alternance avec Traoré et
enfin Camara. Trois ou quatre joueurs en fin de contrat vont partir, il faudra les remplacer.
L'effectif est un peu juste, avec beaucoup de jeunes, il faudra trois ou quatre renforts supplémentaires.
En tout, il faut recruter six à huit joueurs de qualité, puis les garder. C'est le prix à payer
pour ne plus jouer le maintien. »
« Remplaçant,
mon pire souvenir »
« En début d'année, Paul
Le Guen a annoncé qu'il ferait confiance aux joueurs qu'il avait fait venir. Je me suis retrouvé
remplaçant sans plus d'explications. Je ne voulais pas perturber Camara et Bourillon avec mes
états d'âme, j'ai décidé de me taire. Sur le banc de touche, je ne pouvais rien faire. Tous
les jours, je travaillais comme un gamin en espérant que mon heure vienne. Attendre le douzième
match de L 1 pour être titulaire, ça a été très long, très difficile. C'est mon plus mauvais
souvenir. Tout ceci appartient au passé. Le PSG reste en L 1, je pars avec l'esprit libre. »