Malgré un bon début de saison du PSG, le meilleur depuis bien des années, le club de la capitale est toujours sujet à tous les débats. Hier soir, c'était au tour de Canal+ de lancer le sujet : Kombouaré, son avenir et sa gestion.
L'avenir de Kombouaré, « on est tous de passage » :
Canal+ : « Êtes-vous confiant pour votre avenir ? »
Kombouaré répond : « Quand de nouveaux actionnaires arrivent, la première chose qu’ils font, c’est de mettre des gens à eux en place. Je m’étais préparé à cette idée. (…) Je n’attends aucune garantie, on est tous de passage, il n’y a que les murs qui ne bougent pas. »
Rester tranquille au PSG est une mission compliquée. Et pourtant, détendu et serein dans ses réponses, c’est l’impression qu’a laissée Antoine Kombouaré lors d’un entretien vérité accordée à Canal+ dimanche soir. Avec la statistique ressortie par la chaîne cryptée, personne ne pourra contredire Casque d'or quand il dit « on est tous de passage ». En effet, plusieurs coachs prestigieux ayant gagné un titre dans les grands championnats européens ont allègrement été débarqués la saison d'après :
1994 : Artur Jorge, au PSG. Le coach portugais est débarqué après avoir été champion de France et gagné la Coupe de France la saison précédente. Durant ce passage, Jorge est resté en poste trois ans.
2007 : Fabio Capello, au Real Madrid. Le coach italien est débarqué après avoir été sacré champion d’Espagne. Il avait également été remercié par les Merengue en 1997.
Alors quel avenir pour Kombouaré ? Pour l'instant, comme l'a dit récemment Nasser Al Khelaifi : « Il fait du bon boulot, c’est ce que Leonardo nous fait comme rapport. Pour le moment, on est en tête du championnat, tout va bien. »
Le destin de Kombouaré, au delà de sa performance en tant que coach, dépendrait aussi des comptes rendus que dresse Leonardo au PDG. Alors quelle relation avec Leonardo ?
La relation avec Leonardo :
« Ma relation avec Leonardo est bonne, emprunte de respect », a indiqué Antoine Kombouaré en conférence de presse le 15 octobre dernier. « Nous sommes deux hommes qui ont compris que ce n’était pas Leonardo ou Kombouaré qui comptaient mais le PSG. On est proche des joueurs pour leur montrer la voie. » La star au PSG c'est le PSG.
Aujourd'hui, le discours est un peu différent car il explique la nouveauté que représentait d'avoir à ses côtés un directeur sportif : « C’est la première fois que je me retrouve avec un directeur sportif. Il a fallu que j’apprenne à fonctionner avec quelqu’un qui échange, qui discute. » Mais, au final, ils sont d'accord pour dire que le plus important c'est le PSG et que le meilleure moyen de faire progresser le PSG c'est d'être soudé et de travailler en équipe. Cela tombe bien, le football est un sport collectif : « À l’arrivée, on a fait tout pour tomber d’accord et avancer ensemble. Et c’est le cas aujourd’hui ».
Mais aujourd'hui, qui est le véritable patron dans cette relation ? Qui de mieux que Nasser, le nouveau PDG du PSG pour nous aider à apporter des réponses ? Le représentant de QSI a lancé le sujet il y a quelques jours : « ce qui concerne le coach dépend de Leonardo. C'est lui qui doit évaluer l'entraîneur. Leonardo est la personne la plus habilitée à parler du coach, des joueurs, du recrutement. Je respecte son indépendance, je ne veux pas interférer dans son travail. » Au delà de la relation saine qui régit les rapports entre Leonardo et Kombouaré, le pouvoir est au bresilien. En tout cas, rappelons ce que disait Leonardo le 19 août dernier : « Il fait partie du projet qu’est en train de bâtir le club. Il n’y a rien à changer dans la situation actuelle. Le projet mis en place par le club grandit ». Tiendra t-il parole ? L'avenir nous le dira. Une chôse est sûre : si Kombouaré tient à conserver sa place, il devra être capable de faire des potentiels des réalités et de gérer les égos.
La gestion des potentiels :
« Je n’ai pas attendu aujourd’hui pour apprendre à travailler et surtout à gérer des stars. L’arrivée de joueurs avec un certain prix, j’ai toujours rêvé de ça. Moi, je m’en sens capable, bien sûr. Il y a une star que j’ai dirigée, c’est Claude Makelele. Aujourd’hui, j’ai des jeunes qui ont de très forts potentiels, mais il n’y en a aucun qui est titulaire en équipe nationale et j’espère qu’ils deviendront des stars en gagnant des titres, parce que c’est comme ça qu’on juge des stars. » explique l'entraîneur parisien , rappelant bien que pour l'instant, la seule star qu'il ait coaché n'est autre que Claude Makélélé.
Aujourd'hui, des joueurs comme Pastore, Menez, Gameiro, Matuidi ou encore Sakho sont des futures grands dans leur catégories respectives , Pastore dans le rôle de meneur de jeu, Menez dans son rôle de dynamiteur de défense, Gameiro dans son rôle de tueur, Matuidi dans celui de tour de contrôle impassable et Sakho dans celui de rempart impénétrable. Aujourd'hui dans leurs propres selections, Pastore, c'est très peu de minutes jouées avec l'Argentine (six minutes jouées dans le match contre le Vénézuela), Gameiro, Menez et Matuidi, c'est une fois en tribune et une fois titulaire pour l'un, remplaçant pour l'autre. Et Sakho, grand espoir dans la charnière centrale française a été handicapé par les blessures, au moment où d'importantes opportunités se présentaient. Bref, tous les espoirs sont permis, le talent est là. Mais, il est vrai que l'on espère comme le dit le kanak « qu'ils deviendront des stars » et qu'ils gagneront des « titres ». Et pourquoi pas dès cette saison. Le potentiel est là au regard des statistiques : Gameiro, 8 buts et 1 passe décisive en championnat, Pastore, 6 buts et 2 passes décisives, Ménez, 2 buts et 4 passes décisives, Sakho est une muraille depuis son retour de blessure et auteur d'un geste technique remarquable et Matuidi, malgré sa blessure laisse présager de bons signes sur sa capacité à tenir le milieu.
La gestion des "égos" :
Lorsque la chaîne cryptée lui parle de cette prise de bec entre Nenê et Kevin Gameiro en début de saison pour un penalty que les deux joueurs voulaient tirer, l’entraîneur du PSG avoue qu’il a apprécié cette séquence : « J’adore cela ! Mes joueurs ne fuient pas leur responsabilité. Ils ont des ego surdimensionnés mais ce sont des joueurs de caractère et j’aime ça ! ». Le kanak, connu pour son caractère bouillant semble donc apprécié les joueurs de caractères, car dans le sport à haut niveau, il en faut. Il semble, pour l'instant gérer correctement « ses égos » avec l'exemple de Jérémy Menez, qui, de suite après son attitude nonchalante, faisait son mea culpa : « Je voudrais m'excuser auprès de lui parce que ce n'est pas bien de sortir du terrain avec cette attitude ». L'autre exemple qui saute aux yeux est l'incident entre Néné et Kombouaré lors de la deuxième journée du championnat à Rennes. Nenê, avait été fortement déçu et l'avait fait savoir. Le lendemain, une mise au point entre le joueur et son entraîneur avait eu lieu. Cette discussion a débouché sur des excuses du milieu gauche envers le Kanak et les autres joueurs, que ces derniers ont acceptées.
Depuis, Nenê a marqué 6 buts et a délivré deux passes décisives. Depuis, le PSG et Kombouaré ont remporté 9 matchs et fait 2 matchs nuls, et sont leader du championnat.
Et vous, qu'en pensez vous ?