Le 6 novembre dernier à l'issue d'une prestation décevante du club de la capital, il flottait sur le plateau de canal + une atmosphère particulière. Le ton était grave, voire catastrophé. Ce match nul à l'extérieur face une équipe girondine engluée en bas de tableau et luttant bec et ongles pour remonter au classement, avait à en croire les commentateurs et autres consultants, des allures de défaite.
On entra soudain dans une dimension parallèle, où le meilleur buteur du championnat, Kévin Gameiro, ne faisait plus les bon appels, Jérémy Ménez dont on avait salué la nouvelle attitude était redevenu un "intermittent du spectacle".
Nenê quant à lui, même s'il trouvait encore grâce aux yeux de Pierre Ménes, s'était soudain transformé pour les autres en diva capricieuse.
Mais pire encore, celui que les médias s'était empressé d'érigé en icône, s'extasiant sur chacun de ses contrôles, à chacune de ses prise de balle. Celui là même dont les consultants de la chaîne cryptée louaient l'état d'esprit. Javier Pastore, soudainement n'était plus motivé. Christophe Dugarry nous apprenait même que l'argentin trainait des pieds, lorsqu'il n'avait pas le ballon (et donc qu'il était hors caméra. allez donc vérifiez pareille affirmation). Non, l'ancien palermitain, ne pouvait certainement pas être fatigué d'avoir joué quasiment tous les matchs du PSG en intégralité depuis sa première titularisation. L'absence de préparation après avoir disputé la Copa América, ses déplacements à l'autre bout du globe avec l'Argentine n'y étaient pour rien. Pas plus que sa convocation pour être entendu en tant que témoin dans l'affaire opposant son agent à Maurizio Zamparini, président de Palerme.
Que nennie. El Flaco s'était mis à choisir ses matchs.
Alors comment expliquer un tel manque d'objectivité sans tomber dans la paranoïa ? Etait-ce du à la présence pour la première fois dans les tribunes de tout l'état-major du club ?
Pas du tout. Tout cela n'est qu'une question de respect d'une vieille tradition. Et oui, le match à Bordeaux était le premier du mois de…. novembre. Et en novembre au PSG, c'est… la crise !
Ce phénomène, à la limite du paranormal, qui veut que chaque année ou presque plus rien ne tourne rond Porte d'Auteuil. Quand tout va bien sur le terrain, il faut chercher le problème dans les tribunes. Paris leader du championnat, les travées du Parc pacifiées, le problème ne pouvait se situer qu'en coulisse…
Bien sûr, Canal + peut faire appel à toute une kyrielle d'experts statisticiens ainsi qu'à son armée d'anciens joueurs et entraineurs pour nous expliquer que nous ne connaissons rien au Football. Et nous démontrer comment Paris, leader invaincu depuis la première journée, possédant la meilleure défense et la seconde meilleure attaque, encaisse beaucoup trop de buts et manque cruellement de réalisme. Mais même sans être champion du monde, le supporter lambda comprend qu'une équipe qui a recruté une dizaine de joueurs ne peut pas, en l'espace d'un trimestre, jouer comme le Barça.
C'est alors que la grande famille de la presse va faire preuve d'une grande solidarité pour perpétuer la coutume. Paris n'a pas eu droit à sa crise la saison dernière, mais de là a ce qu'il soit leader, il y a des limites tout de même !
Nos très chers journalistes vont dès lors, faire appel à leur botte secrète. Ce que le public ne voit pas, cet endroit mystérieux auquel seuls quelques privilégiés munit d'une carte de presse peuvent accéder : Le backstage, les coulisses du club. Ils vont même aller jusqu'à s'introduire dans les pensées du propriétaire du Paris Saint-Germain. En effet, ils savent que "Sa Majesté" n'est pas satisfaite du travail de Kombouaré. Quel talent !
Léonardo quant à lui, travaillerait déjà à la succession du Kanak. Le brésilien a rencontré Carlo Ancelotti et lui aurait proposé les rênes du PSG.
S'en est suivi une semaine pendant laquelle les rumeurs se firent de plus en plus insistantes. Kombouaré devait être limogé d'un moment à l'autre. Téléfoot nous annonçait même, qu'une victoire face à Nancy pourrait ne pas suffir à sauver la tête du technicien parisien. Diverses personnalités du milieu montèrent au créneau pour soutenir l'entraîneur bafoué face au méchant directeur sportif et aux cupides Quataris.
Et même lorsque Léonardo, dans une interview accordée au quotidien L'Équipe, conforte son coach dans ses fonctions et dément avoir proposé le poste à Ancelloti; le journal titre son article "Je ne serai jamais satisfait". Une phrase que Léonardo a employée en réponse à une question sur le staff médical. Laissant ainsi place à toutes les interprétations.
Alors que l'ancien milanais répond sans équivoque "Kombouaré est l'entraineur du PSG. Point.", on peut lire en préambule que "Léonardo conforte Kombouaré… pour l'instant". Une formulation reprise notamment par RMC, ommétant de préciser que le dirigeant Parisien n'avait rien proposé à son ami Carlo.
Sans parler de complot ou "d'anti-parisianisme", force est de constater la tentative plus ou moins réussie de manipulation. Vraie volonté de déstabiliser ou méthode désespérée pour booster les ventes; une chose est sûre : le défilé de rumeurs les plus folles faisant état de problèmes internes et autres guerres des égos, ne fait que commencer.