Footmercato a enquêté sur la vision espagnole du club de la capitale.
Le PSG est un club bardé de stars reconnues mondialement. Mais quelle vision de cela peuvent avoir les espagnols, qui ont vécu les multiples achats clinquants du Real de Madrid à l'époque de Zidane et Beckham? Ivan Vargas, correspondant de footmercato au Qatar, répond. « Avant l’arrivée de l’argent du Qatar, je me souviens du PSG pour ses matches contre les équipes espagnoles : contre le Real Madrid en Coupe UEFA et Ligue des Champions, quand ils ont éliminé le Barça en Coupe des vainqueurs de Coupe… Ginola, Djorkaeff, Loko…Sur le début du 21e siècle, en Espagne on ne s’intéressait pas au PSG : quand on parlait de foot français, on parlait de l’Olympique Lyonnais. (…) L’arrivée de QSI au PSG ? Au début on l’a vu comme quelque chose d’étrange, avant tout parce qu’en Espagne on a connu des expériences qui s’étaient mal finies avec des investisseurs étrangers, comme au Racing Santander, etc. Au début on l’a donc vu avec réserve. Mais après quand on a vu qu’ils recrutaient Ibrahimovic, Thiago Silva, ils ont gagné le respect. Surtout grâce à leur belle performance contre le Barça en Ligue des champions ».
Un collectif qui impresionne, comme l'exprime Javier Gomez, journaliste à la Sexta. « Des noms dont on parle en Espagne. Logiquement, il y a Ibrahimovic. Moi par exemple, j’adore Ibrahimovic. Il y a beaucoup de gens comme moi qui même s’il n’a pas réussi à Barcelone, gardent d’Ibrahimovic le souvenir d’un joueur spécial. Il y a Marco Verratti. Marco Verratti est un joueur dont Carlo Ancelotti est fou amoureux. On a parlé de lui au Real Madrid. C’est vrai que ça ne s’est pas fait. Le Real a pris Illarramendi. Mais je sais que Carlo Ancelotti garde toujours un œil sur Verratti. Blaise Matuidi c’est un joueur par exemple que moi j’aime beaucoup. Personne ne connaissait Blaise Matuidi. Mais il y a eu un Espagne-France à Vicente Calderon où Matuidi a fait un match d’enfer. Un match incroyable. Du coup, les gens notent Matuidi, tiens. Marco Verratti, c’est lui qu’Ancelotti adore. Sirigu., mais il est la doublure de Buffon en équipe nationale italienne. Et puis il y a Ibrahimovic. Ça commence à faire de sacrés joueurs ! »
Un point maintenant sur le projet mis en place par les qataris, soit décrié, soit applaudi, mais apparamment respecté au-delà des Pyrénées comme l'explique Frédéric Hermel, consultant pour RMC. « Aujourd’hui, toute personne intelligente dans le football et tout pays qui culturellement respecte le football doit être inquiet ou doit s’intéresser au PSG. (…) Mais je vais vous dire que j’ai beaucoup de respect pour ce club. Et qu’en Espagne, qui est un pays intelligent au niveau football, on respecte énormément le PSG parce qu’il y a la puissance financière, parce qu’il y a de grands joueurs, parce que le PSG est un concurrent aujourd’hui non seulement en compétition mais aussi au moment du marché des transferts. Donc l’Espagne du foot et le correspondant que je suis, savent pertinemment que le PSG va gagner la Ligue des Champions d’ici à cinq ans. Parce que c’est une équipe qui est programmée pour ça, parce qu’il y a les moyens et parce qu’il y a une gestion plutôt intelligente ».
Le spécialiste du football espagnol qui s'attarde ensuite sur la vision que peuvent avoir les deux ogres de la Liga, le Real de Madrid et le FC Barcelone. « En Espagne vous avez deux visions du PSG. Vous avez celle du Barça qui est peut-être un peu plus hostile au PSG. Et le Real, c’est le président qui me l’a dit, « ils sont là, autant bien s’entendre avec eux ». En plus, Florentino s’entend bien avec Nasser. Ça s’est bien passé les négociations autour du transfert d’Ancelotti à Madrid. Ça a été un peu dur au début mais ils ont trouvé un accord. Aujourd’hui, les grands d’Espagne considèrent le PSG comme faisant partie de la cour des grands. » Des ogres donc, qui craignent le PSG en Ligue des Champions. « Je ne vais pas vous dire pour vous faire plaisir qu’on craint plus le PSG que le Bayern Munich », explique Javier Gomez. « Mais en même temps je peux vous dire qu’aucun club espagnol ne serait content de jouer contre le PSG, en particulier le FC Barcelone. Ils gardent le souvenir de l’année dernière où ils se sont presque fait éliminer par le PSG. Sachant qu’’il y a en plus Ibrahimovic. (…) Je pense que le Barça est l’équipe qui veut le moins rencontrer le PSG ».
L'objectif premier des propriétaires du PSG est de remporter la Ligue des Champions. Mais les espagnols prennent-ils le PSG pour un candidat sérieux à la victoire finale? Les avis sont partagés comme l'explique Fred Hermel. « Cette année ça me semble difficile parce que je pense que le Real Madrid et le Bayern Munich sont au-dessus. Mais après tout est possible. Vous avez un Real-Bayern en ¼ ou en ½ il y en aura un de moins. Ça me paraît encore un petit peu tôt. (…) A priori je pense que le Real et le Bayern sont au-dessus. Et le Barça a encore son mot à dire. Peut-être pas cette année. Mais d’ici à cinq ans, il va se passer quelque chose au PSG, ça c’est clair. » Mais Ivan Vargas, le consultant de Footmercato, apparaît lui beaucoup moins optimistes pour le club de la capitale. « Les clubs espagnols n’ont pas peur du PSG, mais ils respectent ce qu’ils peuvent faire. Ici on pense encore qu’il leur manque un palier à franchir pour remporter la Ligue des Champions, mais il y a du respect depuis l’an passé ».
Le journalsite Javier Gomez privilégie donc la patience au PSG. « Prenez l’exemple de clubs qui ont été bâtis comme le PSG. Des clubs importants mais qui surtout ont reçu une manne d’argent tombée du ciel. Et qui commencent à sortir le chéquier. (…) Chelsea l’a fait. Mais combien d’années a mis le Chelsea d’Abramovich pour gagner la Ligue des Champions ? Combien d’entraîneurs ? Ils ne l’ont pas fait, même pas avec Mourinho. Ça a mis dix ans. (…) Donc c’est compliqué. Mais combien de finales a fait le Bayern Munich avant de la gagner ? À la troisième, ils ont gagné la Ligue des Champions. Trois ½ finales du Real Madrid d’affilée sans arriver en finale. Ce n’est pas si facile que ça. Logiquement, ils peuvent la gagner. Je pense que c’est un candidat. Mais dans la file d’attente, ils ne sont pas les premiers ».