Le projet de loi sur l'ouverture à la concurrence des sites de paris et jeux d'argent en ligne a été adopté en octobre par les députés et devait passer devant le Sénat début 2010. Cependant le processus de validation, pour la promulgation définitive de la loi, risque d'être retardé et long à entériner (amendements, aller-retours entre le Sénat et l'Assemblée nationale). Le rapporteur du projet de loi, Jean-François Lamour admet qu'"à force de reculer l'examen de la loi devant le Sénat, c'est que nous ne soyons pas prêts à réguler ce marché dès juin 2010. Le 1er juin comme date symbolique me parait difficile".
Avec la Coupe du Monde qui se profile à l'horizon, si la loi n'est pas promulgée d'ici là, il sera difficile d'empêcher toutes les offres illégales de paris en ligne. "Si nous n'y arrivons pas, il va y avoir un foisonnement d'offres de paris illégaux dont je vois mal aujourd'hui comment nous allons pouvoir les empêcher", déclare l'ancien ministre des sports, qui ajoute qu'"on est capable de lutter contre l'offre illégale si elle est limitée et si l'offre légale est suffisamment attractive et protectrice". On le voit, ce n'est pas demain que l'on verra ces sites de paris en ligne orner nos maillots de foot en Ligue 1.
Le maillot de l'Olympique Lyonnais est d'ailleurs orphelin de son sponsor principal depuis le début du championnat (il a pu l'arborer en tour préliminaire de Champions League en Belgique) et BetClick devra encore patienter avant de pouvoir s'afficher sur nos terrains de L1. Lyon tente de trouver des solutions temporaires en attendant : promo du nouvel album de Kool Shen (grand amateur de jeux d'argent en ligne…), ou du géant du surgelé à domicle Toupargel. Mais l'Olympique Lyonnais pourra afficher son sponsor, lors du huitième de finale de Ligue des Champions le 10 mars à Madrid, face à… Bwin, le sponsor du Real.
Le Paris Saint-Germain (avec Unibet), tout comme l'OM et St-Etienne (avec BetClick), devra donc patienter bien au-delà du 1er janvier 2010 pour afficher le logo de son sponsor, dont la place est prise actuellement par le logo des Restos du Coeur. Unibet, qui doit amener 3M€ par an pendant 3 ans au PSG, comme les autres sites de jeux d'argent, fait des profits colossaux et la manne financière de ces sociétés grandit dans le football européen. Celle-ci est dorénavant la seconde source de sponsoring, derrière la banque-assurance et devant le tourisme. Nul doute que la libéralisation du marché français, sur les jeux d'argent, devrait permettre aux clubs de L1 d'accroître leurs ressources financières. Tout n'est qu'une question de temps…