Globule rouge et bleu est un fan de sport, de presque tous les sports, et bien sûr avant tout un supporter du PSG. Depuis septembre 2007 son blog multisports ne cesse d’attirer plus d’adeptes. Si vous n’avez encore jamais lu un de ses articles sachez que vous pouvez le visiter à tout moment, il y a beaucoup de lecture (et pas mal de vidéos quand elles n’ont pas été retirées^^) pour tous les passionnés de sport. ( pour accèder au blog, cliquez sur la bannière ci-dessus )
Il interviendra sur LmdPSG pour disserter sur un sujet d’actualité, lorsque celle-ci s’y prêtera.
Un club normal possédant un passé s’appuie dessus pour vivre son présent et préparer son futur. Au PSG les supporters vivent trop dans le passé, les dirigeants ont tendance à l’oublier, le présent n’est pas glorieux, le futur ne s’annonce guère meilleur. En résumé le PSG est touché par le syndrome ASSE, notre prochain adversaire.
Paris, Nantes, Sainté, Sardineland, on dirait que la plupart des clubs qui ont marqué l’histoire du football français sont condamnés à ça [Reims a coulé depuis longtemps, c’est une autre affaire]. Nous, les Parisiens, sommes restés dans les années 90, les Nantais en sont encore à espérer la résurrection du "jeu à la nantaise" depuis longtemps disparu, les Stéphanois ruminent toujours des histoires de géométrie des poteaux datant de 1976, les Sardines n’ont pas ouvert la vitrine à trophées depuis si longtemps qu’une Coupe Intertoto a eu pour eux des allures de victoire en Coupe du monde. Pourtant lorsque vous entendez parler les supporters de ces clubs le niveau d’exigence est digne du Barça, il faut gagner en jouant bien, briller en Europe.
Laissons les autres de côté, concentrons-nous sur notre cas.
Paris, la capitale, les tentations, les médias à côté, des supporters très chauds et exigeants car bercés dans un passé glorieux, un club à la fois très suivi et détesté dont parler en bien ou en mal fait vendre… Tout ce qui s’y passe est enjolivé, multiplié par 10, toute la France est au courant de la moindre rumeur à son propos, le PSG est raillé dès qu’une occasion se présente. Le contexte est celui d’un grand club sans l’effectif ni les moyens correspondants à ce statut.
On a été un grand d’Europe, on ne l’est plus. Le football a beaucoup changé. On peut le regretter, pas se voiler la face. Nous n’avons plus les moyens de compter la moitié de l’équipe de France et des stars étrangères dans notre effectif, la concurrence pour attirer ces joueurs est trop forte. L'inflation des salaires et des indemnités de transfert dans le monde du football nous empêcherait d’avoir les meilleurs, même si Colony Capital se mettait soudain à gérer ses fonds à la mode de Dubaï. On a dépensé cette intersaison entre 4 et 5% de ce que le Real a mis sur la table pour faire ses emplettes. Même Rennes a claqué plus que nous cet été ! Pour construire une belle équipe uniquement grâce à un investissement massif de Colony Capital – aussi probable qu’un quadruplé de Jérémy Janot dimanche au Parc avec 2 panenka et un slalom de 90 mètres – il faudrait que ce massif soit de taille himalayenne. On ne s’en sortira pas ainsi, donc si vous espérez que le club reçoive de gros moyens de son actionnaire, oubliez.
Cet été en recrutant au poste d’entraîneur une légende des années dorées et un nom de plus (Coupet), la direction a fait quelques efforts pour faire oublier son manque de respect envers nous (cf. les prix des places fixés en début de saison et qui empêchent beaucoup de monde d’aller au Parc) et envers l’histoire du club (cf. les maillots). Personne n’est dupe… enfin je l’espère.
Depuis une bonne décennie, une flopée de mauvaises décisions nous a fait être largués, on n’a plus les moyens de nos ambitions de supporters d’un club ayant le palmarès du nôtre, il faut le comprendre, l’admettre et s’adapter à la situation pour progressivement redevenir ce qu’on aurait voulu rester. Paris ne s’est pas fait en un jour, il ne se refera pas en 2 ou 3 mois. Quand Cayzac, alors président, a déclaré dans un élan de lucidité et de sincérité, que l’objectif était d’être champion dans 3 ou 4 ans, tout le monde lui est tombé dessus. Il est impérieux d’en prendre conscience, il nous faudra du temps pour retrouver un statut de club respecté en France et ailleurs.
Pour y arriver une seule méthode crédible peut être efficace (la moins crédible serait de trouver un milliardaire, on a laissé passer notre chance il y a quelques temps) : il faut adopter un projet cohérent adapté aux spécificités du PSG, à ses moyens et surtout s’y tenir en l’appliquant INTELLIGEMMENT.
Actuellement le club a une politique de jeunes. Dans l’absolu c’est très bien, c’est une politique terre-à-terre (tous les grands clubs sortent des joueurs de leur centre de formation ou académie et financièrement, c’est une nécessité pour un club aux ressources limitées), dont l’intérêt est également de recréer de l’identité, d’avoir des joueurs issus du club, de la région, d’effacer l’image d’un club de mercenaires prêts à défendre n’importe quel maillot (ce qu’est l’Olympique de Sardineland). Voir des Sakho et Chantôme se battre pour nos couleurs, nous rendra toujours plus fiers que s’il s’agissait de joueurs d’égale valeur arrivés d’ailleurs. L’idée de départ est bonne, il faut promouvoir la formation contrairement à ce que certains fans, bloqués à la période glorieuse des stars à tous les étages, ont l’habitude de soutenir. On ne pourra jamais demander à des gamins de 20 ans d’avoir le rendement de nos stars internationales des années 90, car le PSG des années 90 n’est plus. On pourra toujours pleurer en voyant notre banc de niveau CFA (Ligue 2 en réalité)… ça ne nous avancera à rien, surtout que ce banc, c’est l’avenir du club. Et puis il y a quelques années aussi on avait sur le banc des jeunes formés au club, ne l’oublions pas.
On a le plus gros bassin de population d’Europe, il fournit un nombre incalculable de footballeurs professionnels. Je suis persuadé que dans la quasi-totalité des championnats du continent on trouverait au minimum un Francilien si on prenait la peine de chercher. Bien sûr, tous les clubs de France et de Navarre viennent essayer de nous piquer les meilleurs "prospects" (ils ne deviennent pas tous des grands), y compris les fans du PSG (par exemple les Ménez, Briand, Obertan, Ben Arfa, etc.), on ne pourra jamais l’empêcher.
Comme je l’ai souvent écrit sur mon blog, tant que la FIFA n’aura pas accordé de dérogation spéciale au club pour jouer à 300 au lieu de 11, et que la FFF n’autorisera pas notre centre de formation à accueillir 500 jeunes en même temps, on trouvera toujours des joueurs talentueux issus de nos villes mais jamais passés par le PSG. Cela dit, si à force de sortir des Sakho et des Chantôme on se forge une réputation positive dans ce domaine, les meilleurs potentiels d’Ile-de-France auront beaucoup plus envie de rester dans leur région que d’aller à Sochaux, Rennes ou ailleurs. L’important n’est pas le nombre, c’est la qualité, l’adaptation/intégration chez les pros, la conservation des talents (les nôtres se barrent souvent trop vite et on les voit réapparaître plus tard). Il y a beaucoup de "déchet" – comme dans le jeu de Makélélé – entre les jeunes qui arrivent en préformation et ceux qui ont leur chance en L1, mais c’est pour tous les clubs pareil.
L’histoire selon laquelle le PSG serait incapable de former des joueurs ayant le niveau pour s’imposer en Ligue 1, est une vaste fumisterie. Miser sur la jeunesse parisienne n’est pas une erreur. En réalité si l’idée est bonne, elle est mal mise en œuvre, c’est là que le bât blesse.
Dans l’état actuel des choses il faut qu’un jeune soit un phénomène pour s’imposer à Paris. Sakho est un phénomène, il s’impose. Chantôme est un joueur à très fort potentiel, il a mis beaucoup de temps à réussir à ce qu’on lui fasse confiance dans la durée. Les autres, les Ngoyi, Sankharé, Arnaud, Boli, Makonda et le reste de la brochette de produits de la formation, vus ou aperçus avec les professionnels (Mulumbu, Partouche, N’Gog, Mabiala, Dramé, etc.), ont juste suivi des trajectoires de joueurs normaux de leur âge. Ça ne veut pas dire qu’ils auront des carrières en bois, qu’ils ne seront pas super forts dans quelques années, même si on connaît tous le véritable niveau de certains des anciens parisiens, ça veut juste dire que tout le monde n’a pas les épaules et les capacités pour s’imposer très jeune dans un club comme le PSG. On ne peut pas faire du Rennes à Paris.
Comment voulez-vous faire progresser vos jeunes s’ils ne sont pas entourés de modèles à suivre et à écouter (je ne parle pas de mannequins, là justement il faut éviter d’en avoir autours d’eux) ?
C’est presque impossible. Si Mamadou Sakho n’était pas un phénomène, entouré de Camara et Traoré, il aurait eu du mal à devenir capitaine de l’EdF espoirs à 19 ans et un des meilleurs défenseurs centraux du championnat… C’est rarement au contact de la médiocrité qu’on progresse. Le Guen et Kombouaré étant d’anciens défenseurs centraux, ils ont dû en partie combler ce manque d’exemple à suivre au quotidien, de grand frère/tuteur/instructeur qui t’apprend les ficelles du métier (ce qu’est actuellement Jason Kidd pour Rodrigue Beaubois en NBA – j’aime beaucoup faire des parallèles entre les sports).
Les choix des dirigeants parisiens interpellent. On a besoin de tauliers, on fait venir quelques noms (Maké, Coupet, Kezman) en leur offrant des salaires faramineux. Je ne doute pas du respect inspiré par la carrière et la personnalité de Makélélé à ses coéquipiers. Toutefois, de mon point de vue il faut être un leader sur le terrain pour réellement être écouté, or ça, Maké ne l’est pas, il ne le sera plus. Leader technique, on n’a jamais cru qu’il le serait, leader d’effort, le mec qui se donne à fond et qui montre l’exemple, ses moyens physiques l’empêchent de l’être. Quelle crédibilité peut avoir au sein du vestiaire un joueur ,qui le matin d’un match hyper important (à Valenciennes en fin de saison dernière) laisse sortir dans la presse des extraits de son livre, où il découpe certains de ses coéquipiers ? Pour se permettre ce genre de déclarations il faut soi-même être irréprochable. Ce soir-là il a été nul.
Depuis une éternité on n’a pas recruté au PSG un seul très bon joueur de 27/28 ans au sommet de sa carrière (Yepes et Rothen en 2004, Pauleta en 2003 et encore, je triche il avait déjà 30 ans… y’aurait bien Landreau, il était en fin de contrat à Nantes et il n’y a pas eu d’investissement sur un transfert), sauf si on compte Kalou dans cette catégorie, mais je ne le considère pas comme un cadre, il n’a pas été pris pour être un leader. Camara c’est autre chose, perso je ne l’ai jamais trouvé très bon, 6 millions pour un joueur comme ça…
Les autres recrues étaient de 5 types principaux : des jeunes achetés plus ou moins cher, dont on espérait tirer un bon prix à la revente (de Digard à Bourillon, en passant par Sessegnon, Erding, Hoarau, etc.), des joueurs à la cave qu’on voulait relancer façon Guy Roux old school (Luyindula par exemple), des compléments d’effectif plus ou moins bonne pioche (Traoré, Jallet, Clément,…), des étrangers dont l’intégration n’a pas été favorisée (Cristian Rodriguez, Souza – super milieu polyvalent auquel on a pas donné sa chance – et Cearà pour les bons, Bueno et Everton Santos pour les catastrophes), des stars sur le déclin ou déjà en bas de la pente (Dhorasoo, Coupet, Giuly – que j’aime bien par ailleurs – ou encore Makélélé).
Où sont les véritables patrons d’équipe ? Si on ne recrute jamais personne pour tirer le groupe vers le haut, comment peut-on espérer s’élever dans la hiérarchie de la L1, tout en préparant nos jeunes pour l’avenir ? Au milieu on a Jérémy Clément, dont l’apport est uniquement sportif (un timide) et Maké, dont l’apport est presque seulement constitué par son expérience. Les dirigeants sont-ils au courant de l’existence de joueurs cumulant haut niveau et vécu au haut niveau ? Avec le salaire de nos noms on aurait pu en payer au moins un.
1. Comment peut-on espérer transformer des mecs de 17 à 21 ans en très bons footballeurs, en leur faisant supporter un statut qu’ils ne méritent pas (pas encore ?) et pour lequel ils n’ont pas les épaules ?
2. Comment éviter, dans un club si médiatisé, qu’un bon ou mauvais match fasse la réputation d’un joueur (d’où risques de lui faire choper une melonite foudroyante, ou au contraire de le griller) ?
1. C’est presque impossible. D’où l’idée d’avoir des leaders, 3 ou 4 joueurs de très haut niveau (qui jouent à leur véritable poste tant qu’à faire), des joueur de très bon niveau pour compléter le 11 et ainsi pouvoir insérer dans l’équipe 1 ou 2 jeunes sans risquer de faire s’écrouler tout l’édifice. Avoir été formé au club ne change rien à l’affaire, un débutant reste un débutant, on ne peut pas lui demander de faire à lui seul la différence, d’être irréprochable dans tous les domaines du jeu, sinon quel serait l’intérêt de prendre des joueurs expérimentés ?
Il faut mettre les jeunes dans les conditions de la réussite. Vous avez la méthode Barça consistant à tous les former dans le même moule du 4-3-3, ils ont déjà leurs repères en débarquant de la réserve. Beaucoup de clubs ont fait ça, de l’AJA de Guy Roux à l’Ajax en passant par Nantes. Vous pouvez aussi faire plus simplement, c'est-à-dire y aller petit à petit, une titularisation de temps en temps, des fins de matchs, des rencontres à faible enjeu… Si votre équipe tourne bien ça ira tout seul ; dans le cas inverse les effets inhibiteurs et déboussolants de la pression peuvent conduire au crash. Un grand espoir peut faire un grand bond en arrière vers la réputation de "joueur pas au niveau", qui "n’a pas le mental", et même gâcher sa carrière.
2. La presse et les supporters sont coupables de systématiquement porter aux nues tout jeune issu de la formation parisienne dès qu’il réussi un bon match ou simplement bout de match, voir même quelques gris-gris. Par la suite si le même apprenti footballeur se troue, vous aurez 3 camps :
– celui des supporters qui voient une star en lui et n’en démordront pas,
– celui des dénigreurs systématiques qui soutiendront avoir affaire à un nul (selon eux les footballeurs formés au PSG sont l’objet d’une présomption irréfragable de nullité),
– ceux qui comprendront que c’est normal pour un joueur de 19 ou 20 ans de ne pas être le plus régulier de l’effectif ; je suis dans ce camp, malheureusement nous ne somme pas super nombreux j’ai l’impression.
Actuellement les deux clubs formateurs les plus à la mode sont Rennes et Montpellier. Le Stade de la Route de Lorient et la Mosson sont toujours pleins, de véritables volcans dans lesquels toute la ville vient exprimer sa passion du football et particulièrement du club local, dans la rue et les journaux on ne parle que de football… Nan. Là bas pour les jeunes c’est pépère, s’ils sont bons c’est bien, s’ils se loupent tout le monde s’en cogne, on commence à parler de l’espoir qui pointe son nez seulement après plusieurs très bonnes performances consécutives, si un de ses collègues n’est pas au niveau on lui redonnera sa chance plus tard, on le prêtera, ou encore mieux, on le laissera partir avec une réputation de joueur «sans doute bon puisqu’il a été formé à Rennes (ou Montpellier)».
Voilà pourquoi on ne peut pas faire du Rennes au PSG, le contexte s’y oppose. A Paris il faut savoir dégonfler les têtes, faire comprendre aux néo-professionnels que signer un contrat est une étape, être titulaire 2 fois de suite en est une autre, être régulièrement dans le 11 de départ en est une troisième, faire carrière en est une quatrième nécessitant infiniment plus de travail que les 3 précédentes. Il est beaucoup plus facile de garder les pieds sur terre dans un club de Province. Un jeune qui réussirait à être titulaire toute une saison pour le Stade Rennais, sait qu’il est loin d’être arrivé au bout du chemin faisant de lui un vrai footballeur… car comme le jeune formé à Paris, il croit que le bout du chemin est d’être titulaire… au PSG ! (^^)
La (double) génération dont on parle en ce moment, les Sakho, Sankharé, Ngoyi, Makonda, Partouche, N’Gog (même s’il n’est plus là ça compte)… a été lancée alors qu’ils avaient tous entre 17 et 18 ans (Chantôme avant eux aussi, Arnaud en avait 20 ou presque 20). L’Emirates Cup et le coup de Valenciennes ont fait gonfler quelques têtes, il aurait fallu éviter l’hypertrophie des chevilles et des crânes au lieu de la soigner. L’idée de leur donner une chance en groupe était défendable, seulement il aurait fallu mettre les choses au clair de suite. Espérons que ces erreurs ne se reproduiront plus.
Actuellement le taulier de la défense du PSG a 19 ans… mais c’est un phénomène. D’autres comme Bamba (qui s’est finalement bien relancé outre-Manche), Dramé et Mabiala qui ont fait de bons débuts, on a trop vite parlé d’eux comme de futurs très bons et ils ont explosé en vol. Paris c’est comme Dallas, un univers impitoyable, tout le monde n’est pas fait pour s’y imposer directement.
Comment donner à des joueurs inexpérimentés, dans un club où le résultat compte plus qu’ailleurs, le temps de jeu indispensable à leur évolution ?
Comme je viens de l’expliquer, en y allant petit à petit et si l’équipe tourne, il est facile d’y intégrer progressivement des jeunes. Au-delà de 2 ou 3 en même temps (voir 4 s’ils ont déjà un peu joué en pro) vous risquez de rabaisser l’ensemble à leur niveau au lieu d’élever le leur à celui des meilleurs. L’autre solution est le prêt. Tous les grands clubs prêtent des jeunes avant de se décider sur leur avenir. Bien sûr, de temps en temps on le fait… mais comme souvent, on le fait mal. Six mois dans des clubs de bas de tableau de L2 ont sans aucun doute fait progresser Sankharé et Ngoyi plus qu’un abonnement à la CFA, et que le temps passé par Boli à ne pas jouer au HAC dans les bas-fonds du championnat. Les prêts pourris en 2ème division anglaise de Mabiala et je crois Mulumbu étaient des grosses conneries… A la fin d’un bon prêt le joueur doit avoir au moins 25 matchs de Ligue 1 dans les jambes.
Lorsque Makélélé est arrivé on avait 6 milieux relativement – ou très – jeunes (oublions Baning, je ne sais pas s’il existe vraiment ou si c’est juste une légende urbaine) : 4 défensifs avec Bourillon, Clément, Ngoyi et Mulumbu, et 2 relayeurs avec Chantôme et Sankharé.
> Bourillon est nul, au rancard en 3ème ou 4ème défenseur central selon les jours.
> Clément en progression constante, un énorme volume de jeu, un gaucher qui de plus en plus commençait à aller de l’avant.
> Ngoyi, grand, physique, très inexpérimenté.
> Mulumbu, un des sosies officiels de Robinho, une sorte de clone de Maké, il sortait d’une très bonne saison en prêt à Amiens.
> Sankharé, milieu relayeur physique et aimant trop montrer sa technique, aussi capable de jouer à gauche.
> Chantôme, milieu le plus talentueux sorti du PSG depuis Jérôme Leroy.
Le Guen ayant décidé d’adopter le plus souvent un 4-4-2, on avait 7 joueurs pour 2 postes. Même en CFA il allait y avoir des embouteillages ! La logique était de prêter Ngoyi et Sankharé toute la saison, non ? On a attendu janvier pour se débarrasser de… 3 joueurs. Ainsi lorsque Bourillon s’est blessé on n’avait plus que 3 milieux. On a fait régresser, puis on a prêté et enfin bradé Mulumbu – si un espoir du club aurait pu apprendre avec Maké, c’était bien lui – avant d’envoyer les 2 autres en bas de tableau de L2 pour 5 mois… Une bonne saison de L1 au Mans, à Lorient ou à Valenciennes n’aurait-elle pas été plus profitable ? Pendant ce temps Chantôme se morfondait le plus souvent sur le banc en pensant à fuir un club qui ne lui faisait pas confiance.
En gros là, je viens de vous expliquer que pour recruter un joueur expérimenté, qui en une saison ½ a fait maximum 5 vrais bons matchs, un nom surtout, on a planté ou failli planter la carrière de 4 enfants du club, tout en n’améliorant pas franchement le rendement de l’équipe première. C’est ce que j’appelle une gestion pas intelligente.
Si on veut protéger les jeunes, on peut le faire, par exemple on a décidé que Sakho serait le titulaire axe gauche comme l’an dernier. Ce choix s’imposait, du coup on n’a pas recruté le blond qui pour l’oseille, vend son corps à l’ennemi de celui à qui il a déclaré sa flamme (si ce n’est pas de la prostitution, qu’on me dise comme ça s’appelle).
Prendre Maké et Coupet, c’était voir à beaucoup trop court terme, tout faire à l’envers. Le message envoyé aux jeunes joueurs n’est pas qu’ils doivent travailler pour gagner leur place, on leur fait comprendre qu’ils doivent attendre qu’elle se libère. Heureusement, Coupet, après sa blessure, a dit à Edel d’en profiter pour s’imposer, signe qu’une personne au moins au sein du club est lucide sur le message à adresser à la relève.
C’est tout l’un ou tout l’autre, soit on prend des vieux beaucoup trop vieux en ne pensant qu’au présent, soit on prend uniquement des jeunes en pensant déjà à les revendre dans 2 ou 3 saisons. Le business plan déraille totalement en plusieurs points. Si on recrute des joueurs qui coûtent très cher en salaires, sans avoir le rendement de mecs moins coûteux qui apporteraient plus, le budget et les résultats sont plombés. Si on vend les meilleurs éléments, avant d’avoir pu profiter de leur présence au moment où ils sont au top, on ne progressera pas ou au rythme de 2 pas en avant un pas en arrière. Si on ramène des très vieux on s’oblige à renouveler très souvent les cadres, la chose à éviter en somme.
Tout ça manque de cohérence… pour changer… Non mais franchement, pourquoi nos dirigeants sont-ils presque toujours incapables de prendre conscience des évidences ? On a cherché pendant des années un milieu droit, on le cherche toujours, on a 4 joueurs actuellement capables de couvrir ce poste, aucun spécialiste (Jallet, pris pour être un défenseur latéral, Sessegnon, un milieu axial, Chantôme, un milieu capable de jouer partout, de préférence en 8, et Giuly, un attaquant). A gauche le problème est identique, Sessegnon et Sankharé ne sont pas des joueurs de côté gauche pour un 4-4-2 (l’organisation favorite et presque exclusive du coach recruté cet été), on le savait, on le disait, les dirigeants n’ont rien fait. Idem par le passé lorsque les postes de défenseur latéral n’étaient jamais doublés, il a toujours fallu des pépins pour se rendre compte des trous béants dans l’effectif.
La navigation à vue systématiquement selon le mode de pensée de Colony Capital, c’est la méthode Titanic, un peu de brouillard et c’est l'iceberg. Avant d’investir, un fonds de pensions pense à la revente futur de son acquisition, un entrepreneur pense aux bénéfices et à la croissance d’activité que vont générer ses dépenses. Si C.C. veut le succès de sa politique de jeunes il faut mettre un peu d’argent dans 3 très bons joueurs à des postes clés (un milieu offensif bon tireur de CF et corners, un vrai défenseur central côté droit et un autre, un attaquant polyvalent si possible), qui en plus d’aider à la progression des jeunes feront venir des gens au stade et sur le site du club, vendre des maillots, des produits dérivés, de la pub, des abonnements à PSG TV, et surtout permettront à l’équipe d’atteindre ses objectif, de recevoir une part supérieure des droits télé de la L1, de jouer l’Europe avec toutes les retombées financières que ça engendre.
On va peut-être me dire que ce qui semble évident sur le papier ne l’est pas dans les faits, qu’il n’y a aucune garantie que ça fonctionne. Je répondrais que la politique actuelle ne fonctionne ni sur le papier, ni dans le monde réel… Eponger sempiternellement le déficit résultant de ses erreurs et hésitations dramatiques, n’est pas stratégie viable. A part faire fortement chuter l’affluence au stade, qu’ont réussi les décideurs en place ?
Hier, aujourd’hui était l’avenir. Demain est l’avenir d’aujourd’hui. Et la prise de conscience de la réalité de la situation, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?