Hier Javier Pastore s'est adonné à un exercice inédit pour lui depuis son arrivée en France. En effet, la star argentine a rompu le silence et s'est confiée à plusieurs médias, français.
On l'avait laissé sur sa déclaration brève et tintée d'amertume, au sortir de la défaite parisienne face à Nancy. Le montant record de son transfert et ses performances, d'abord impressionnantes puis décevantes, ont beaucoup fait parler. En revanche, El Flaco n'avait jusque là accordé aucune interview dans l'hexagone. C'est à la Cité de l'architecture et du patrimoine que Canal +, L'Équipe et le Parisien ont pu recueillir les propos de "l'homme qui valait 42 millions".
Et c'est précisément le sujet de la somme faramineuse versée par le PSG à Palerme, que Pastore a évoqué d'entrée de jeu. L'international albiceleste semble en être le premier surpris: "Ces 42 millions, jamais de ma vie je ne m'y attendais. Quand j'ai pris la mesure de ce qu'il se passait autour de mon éventuel transfert, ça m'a fait un peu drôle. Sincèrement, ça m'a fait plaisir de voir qu'un club était prêt à investir autant d'argent sur moi".
Pas encore familiarisé avec la langue de Molière, la nouvelle idole du Parc donne sa parole "Je vous promets que d'ici 3 à 4 mois, je parlerai votre langue". Nul doute que l'ancien palermitain, résidant jusque là à l'hôtel, sera tout à son aise pour travailler son français dans son nouvel appartement :"Quand tu es chez toi, c'est mieux pour récupérer, te reposer. A l'hôtel, tu manges un peu toujours la même chose, tu dois laisser ta chambre que le personnel la fasse".
Loin de chercher dans ses conditions de logement une excuse à ses prestations, devenues plus ternes qu'en début de saison, il affirme : "Je surprends peut-être moins. Mais vous savez, en Italie, ça se passait déjà comme ça. Les premiers mois, ils me laissaient un peu de liberté. Et puis ils ont resserré le marquage. Ce sera à moi de trouver des solutions, de me montrer plus fort". Il rappelle cependant son jeune age et son inexpérience et réfute devoir, a lui seul, porter l'équipe :"Actuellement, je suis moins bien. Mais quand tu es moins bien, c'est toute l'équipe qui doit t'aider. Je suis ici pour grandir, progresser dans différents aspects du jeu. Ça vaut pour n'importe quel joueur".
Le numéro 27 parisien ne pouvait évidement pas faire l'impasse sur le choc qui l'attend face à l'OM. Une rencontre dont il mesure toute l'importance pour les supporters : "Marseille et Paris sont deux équipes connues en Argentine. Je sais bien que le Clasico est attendu avec impatience. Les gens veulent qu'on gagne et nous le disent dans la rue." Ce type de rencontre transcende le néo-parisien: "Si on veut conserver notre première place, il faut absolument l’emporter. Rencontrer Marseille va nous obliger à nous surpasser. J’aime ces rencontres. C’est dans ce type d’ambiance que je donne le meilleur de moi-même. J’ai l’expérience des gros matches. J’ai eu la chance de jouer face à River Plate en Argentine et même de marquer. En général, les grands matches me réussissent plutôt bien. Ce sont des matches où j’ai envie de donner un peu plus. Si dimanche dernier on avait joué contre Marseille au lieu de Nancy, je ne pense pas que j’aurais été aussi mauvais".
Mais l'ancien pensionnaire de Serie A voit au delà du "classico". S'il ne parle pas clairement du titre de champion de france, il espère briller sur la scène européenne: "On ne pense pas au championnat, même si dans nos têtes, on en a envie. Ne pas être qualifié pour la Ligue des Champions serait une déception. Remporter le titre serait un plus. Ce serait fabuleux pour le club et le public. L'Europa League est aussi un objectif parce que c'est une compétition très relevée cette saison. Mais fondamentalement, mon objectif est de finir dans les trois premiers"