« Il faudra gagner dimanche » semblait être sur toutes les lèvres des supporters parisiens à la sortie du Parc des Princes suite à la défaite concédée face à Lyon 3 buts à 1. Un moyen de positiver et de penser au championnat, dernière compétition où le PSG est toujours en lice. Mais finalement la plus belle. Celle qui comptera le plus en cette fin de saison pour les supporters après 18 ans de disette.
11ème pénalty de la saison pour le PSG au Parc
Hier soir, l’Olympique Lyonnais a mis fin à la série d’invincibilité du PSG de 12 matchs et a fait connaitre à Ancelotti pour la première fois le gout amer de la défaite avec Paris. Après un début match équilibré avec un bloc équipe très haut de chaque coté, les Lyonnais ont peu à peu pris la mesure de leur adversaire du soir. Mais ce sont bien les rouge et bleu qui ont ouvert le score un peu contre le cours du jeu il faut bien le dire. A la suite d’un corner rapidement joué par Ménez, Armand voit son centre contré par la main d’Umtiti à l’entrée de la surface de réparation lyonnaise. L’arbitre Clément Turpin se montre généreux et siffle un pénalty pour les parisiens. Penalty au Parc on connait la chanson, c’est déjà le 11ème depuis le début de la saison toutes compétitions confondues. C’est l’artificier habituel du PSG qui s’avance pour le tirer, Nênê. On connait toujours la chanson, 1-0 Paris !
Mais trop vite les lyonnais vont revenir dans le match. A la 24ème minute, Clément Turpin se montre (une nouvelle fois !) généreux et siffle un bon coup franc aux 25 mètres plein axe contre les Parisiens suite à une légère poussette de Jallet sur Gonalons. Heureusement Bastos n’est pas sur la pelouse et on se dit qu’on ne risque rien à part la lourde du gauche de Michel. C’est sans compter sur Källström. Le suédois enroule pied gauche au dessus du mur une merveille de ballon qui finit sa course dans la lucarne de Douchez planté sur sa ligne. Placement imprécis de Douchez, mur en carton, frappe imparable, ou peut-être les trois, à chacun sa version. Toujours est-il que le gardien parisien n’avait toujours pas eu l’occasion de tâter le cuir qu’il va déjà le chercher au fond de ses filets. Les Lyonnais n’auront mis que 6 petites minutes pour revenir au score.
Les parisiens subissent la domination lyonnaise
Les Parisiens sont sonnés et laissent totalement la maitrise du ballon aux gones; les phases collectives s’enchainent, Gomis et Lisandro usent l’arrière garde parisienne et la pression se fait de plus en plus sentir sur la cage de Douchez qui n’a toujours pas eu un arrêt à effectuer. Avec un Bisevac que l’on a connu plus tranchant, un Bodmer bien trop bas et invisible en milieu relayeur et un Alex moins en vogue que ces dernières semaines les parisiens sont totalement dépassés. Le bloc équipe est trop bas, le manque d’engagement physique à la récupération du ballon est flagrant, tout comme la justesse technique pour les (rares) projections vers l’avant. A force de subir les parisiens encaissent un second but à la 39ème minute. Briand nous prouve qu’il sait aussi taper des transversales et changent le jeu sur la gauche vers Källström. Dans une position où il est souvent redoutable le suédois enroule du pied gauche un magnifique centre fuyant que vient couper au second poteau Lisandro parti dans le dos d’Alex. Douchez ne peut rien faire et va chercher pour la deuxième fois de la soirée le ballon au fond de ses filets. Nico n’a toujours pas taquiné la gonfle, l’équipe dort et le Parc s’inquiète. Le scénario du match a le mérite de nous rappeller le n’importe quoi de la dernière confrontation à Gerland, mais Paris va devoir comme ce fut le cas au cours de ces dernières semaines cravacher pour revenir au score. La mi-temps approche, le PSG est un peu mieux et se procure une énorme occasion par Nênê qui voit sa frappe arrêté par Lloris. On se dit alors qu’Hugo est (encore !) dans un grand soir face à Paris, comme il en a pris l’habitude depuis… et bien depuis toujours d’ailleurs et il va être compliqué de lui en mettre dans la musette. Et le show ne vient juste que de commencer. Après une très mauvaise mi-temps, Paris est mené 2-1 et va devoir montrer autre chose pour battre ces Lyonnais.
Sans doute la mi-temps parisienne la plus aboutie depuis l'arrivée d'Ancelotti
Au retour des vestiaires Ancelotti décide de sortir Bisevac pas très à l’aise jusque là et fait entrer Javier Pastore pour dynamiser l’attaque parisienne. C’est Christophe Jallet qui est replacé arrière droit pour la seconde mi-temps. En à peine quelques minutes les Parisiens sont transfigurés, aussi bons qu’ils avaient été mauvais en première mi-temps : plus agressifs dans les duels, mettant plus de rythmes, récupérant plus facilement le ballon grâce à un très bon pressing, ils mettent le pied sur le ballon et multiplient les belles actions collectives. Avec Thiago Motta et Pastore à la baguette, Nênê et Ménez très actifs sur leur coté, l’équipe parisienne affiche un visage séduisant et propose quelques séquences de haute volée à l’origine des occasions de Jallet (52ème), Pastore (62ème) ou même de Matuidi (60ème) auteur d’une excellente rentrée à la place de Bodmer. Mais Lloris veille. Les quatre de devant combinent, Ménez drible, Nênê aussi, Pastore aussi, mais le PSG ne marque pas. Lloris veille toujours. Matuidi ratisse de plus en plus de ballons, Lugano réalise une de ses meilleures performances sous le maillot rouge et bleu malgré l’activité de Gomis qui fait un bien fou aux Rhodaniens en aimantant tous les ballons dégagés par sa défense. Douchez n’a lui toujours rien à se mettre sous la dent pour briller et passe même pas très loin de la désillusion suite à une énorme frayeur sur une frappe de Lisandro. Sur l’action, Gomis profite de la lenteur de la charnière centrale parisienne pour partir dans le dos d’Alex, lève les yeux et centre au second poteau pour Licha qui étonnamment rate totalement sa reprise. Non cadrée.
Le Parc a eu chaud mais y croit toujours et imagine un retour de son équipe comme ce fut cas ces dernières semaines. Oui mais voilà, ce soir Lloris garde les cages adversaires et a les gants en feu, les Lyonnais sont disciplinés et bien regroupés derrière et Gameiro malgré de nombreux efforts n’arrive toujours pas à combiner dans les petits espaces avec ses partenaires de devant. Les parisiens sans leur récente réussite ne parviennent pas à la mettre au fond et peu à peu la pression parisienne se fait de plus en plus rare. L’arbitre, Clément Turpin se goure à chaque coup de sifflet, Paris n’arrive plus à se remettre dans le sens du jeu, Jean-Michel Aulas peut avoir la banane. On est à la 75ème minute. Pendant près d’une demi-heure, les Parisiens auront développé un jeu collectif très séduisant avec du mouvement et de la percussion mais se seront montrés incapables de marquer le moindre but à un Lloris des grands soirs. Le réalisme c’est (presque) tout ce qu’il aura manqué hier soir aux Parisiens qui n’avaient pas effectué une aussi bonne mi-temps depuis longtemps, la meilleure sans doute sous l’ère Ancelotti. Mais paradoxalement le PSG n’a pas marqué comme il avait su le faire en étant mauvais à Dijon ou à Caen. Comme quoi le foot…
En vieux briscards, les Lyonnais contrôlent d’avantage la fin de match, cassent le rythme de la rencontre et grappillent du temps à gauche à droite comme en témoigne l’odieuse sortie accompagnée d’un carton jaune de Clément Grenier à la 83ème minute, marchant tranquillement sur près de 50 mètres sous les hués d’un Parc en colère. Le ton monte. Gonalons fait du Gonalons. Enerve Thiago Motta qui passe à deux doigts de l’expulsion. Même si on sent que Paris a laissé passer sa chance on ose toujours croire à un énième retour au moment de l’annonce du temps additionnel, quatre minutes comme à Gerland… Mais ça ne sera pas le cas cette fois-ci. Petit clin d’œil au destin ce sont les Lyonnais qui vont se mettre définitivement à l’abri sur un penalty de Gomis obtenu suite à une faute de Jallet -décidemment dans tous les mauvais coups- sur Bastos. Douchez ne peut rien et va chercher pour la troisième fois de la soirée le ballon au fond de sa cage. Sévère. La messe est dite et Carlo tombe pour la première fois.
Le titre ou rien
Malgré cette première défaite avec le PSG, tout n’est pas à jeter dans ce match, Ancelotti en est conscient et affiche sa confiance pour l’avenir :
« La première défaite est arrivée. Mais il faut regarder devant nous. On n'a pas bien joué en première période, sans intensité, sans agressivité. En deuxième période, ça a été très différent, on a eu un contrôle total. On a joué avec force et intensité. Le score est trop sévère, nous avons eu beaucoup d'opportunités en deuxième période. Il faut jouer 90 minutes comme on a joué la deuxième période. Nous sommes déçus de cette élimination. On va se focaliser sur le Championnat, il reste 10 matches. Perdre à domicile, ce n'est pas facile, mais c'est le football. Mais, je garde en tête cette bonne deuxième période. Je pense que j'ai mis la meilleure équipe ce soir. Si on a pu mettre beaucoup d'intensité, c'est aussi parce qu'on avait des joueurs frais. La fin de match a été difficile, avec beaucoup de duels et de tacles, mais l'arbitre a fait une bonne performance. Non, je n'ai pas d'inquiétude, il faut gagner le prochain match ».
Paris a perdu mais a mieux joué qu’à Caen d’où il était reparti avec le point du match nul. La deuxième mi-temps est elle, sans doute la meilleure depuis l’arrivée du technicien italien ; lui qui pointait du doigt l’inconstance de l’équipe sur 90 minutes, il va falloir encore attendre pour assister au match référence des Parisiens en 2012. Mais en affichant le même visage qu’en seconde période et en mettant fin à cette mauvaise habitude de rater ses débuts de match l’équipe parisienne peut encore nous laisser espérer de bien belles choses… En attendant le PSG n’a plus que le championnat à jouer, et toute autre résultat qu’un titre de champion laisserait désormais apparaitre la saison comme un échec au vu des moyens mis en œuvres en début de saison. Le « Mister » l’a dit, il faudra absolument gagner le prochain match contre Bordeaux…