Notez bien cette date. Samedi 6 février 2010, 23ème journée, PSG 0-3 Lorient. C'est à ce moment précis de la saison que les supporters ont décidé de ne plus se taire et de prendre les choses en main, voyant leurs dirigeants, leur entraîneur, leurs joueurs, impuissants face à la situation critique qui plane sur le club. Comme si le Parc des Princes déclenchait son système immunitaire, une défense instinctive activée par ceux qui seront toujours derrière leurs couleurs, ceux qui veulent encore sauver le PSG.
Lors de ce match catastrophique, on aura tout entendu depuis les travées du Parc. Déjà mobilisés contre Colony Capital et Sébastien Bazin dès le coup d'envoi, les supporters parisiens ont vite dirigé leurs propos à l'encontre des joueurs et d'Antoine Kombouaré, suite aux 3 buts encaissés en quelques minutes. Le traitement peut paraitre sévère, mais il est tout à l'honneur de la prestation des joueurs, du coaching de Kombouaré et des investissements de Colony.
Pour la première fois, le public s'en prend à Antoine Kombouaré
Au sujet de l'entraîneur kanak, c'est la première fois depuis son arrivée mi-2009 que le public réclame sa tête. La cause ? Un coaching déjà hasardeux à Lyon où il ne remédiait pas à l'expulsion de Mamadou Sakho, une grande gueule assez inefficace, la non-titularisation régulière de Giuly, accompagnée ce soir d'une décision incroyable face aux Merlus. Alors que son équipe est menée 3 buts à rien, l'entraîneur des rouge et bleu ne trouvera pas de meilleure idée que de sortir Guillaume Hoarau. Les « Kombouaré démission ! » ne se seront pas fait attendre et auront répondu illico, comme un instinct de défense automatique, réveillé par cette erreur grave.
Pour ce qui est des acteurs de la rencontre, ils n'auront guère été épargnés, loin de là ! Les sifflets accompagneront chacune de leur possession de balle. Pire, les « olé » résonneront à chaque mouvement collectif lorientais. Des Lorientais d'ailleurs ovationnés lors de leurs remplacements, tels des joueurs de la capitale. Ces derniers se contenteront quant à eux de la bronca à chaque sortie, à chaque passe en retrait, à chaque occasion manquée. « Et 1 ! Et 2 ! Et 3 zéro ! » On se plait à entendre ce chant tant il nous rappelle 1998 et les bons souvenirs qui s'en suivent. Pourtant c'est bien dans le but de chambrer ses propres joueurs que le Parc entonnera ces vers, sans oublier les célèbres « Et ils sont où les Parisiens ? » venant accompagner un peu plus les joueurs dans leur incompétence. On n'avait pas vu cela depuis un certain match de Ligue des Champions entre le PSG et le CSKA Moscou, un soir d'hiver 2004 (1-3) !
Le public appelle Pauleta à l'aide !
Pour finir en beauté ce chef d'œuvre sportif, créé de toute pièce par nos 11 artistes, une sortie sous une pluie, un torrent de sifflets, accompagnée de mouchoirs blancs agités au dessus des têtes pour réclamer les départs de certains, à l'espagnole ! On aura vraiment tout entendu ce soir au Parc des Princes ; des insultes à l'encontre de l'actionnaire, à la demande de démission d'Antoine Kombouaré. Peu après l'heure de jeu, on aura même pu entendre des appels au retour de⬦ Pauleta ! Comme si en ces moments pénibles, le Parc en appelait d'instinct à son sauveur d'antan, à jamais dans les mémoires parisiennes.
Un inutile clash verbal entre Claude Makélélé et des supporters viendra clore cette journée à oublier. Pas de doute, la crise est bien arrivée à Paris ! Les jours qui viennent risquent de nous réserver pas mal de surprises. Les supporters semblent être la seule chose qui empêche ces couleurs de mourir, la seule âme qui tienne encore à leur survie. Le ton est donné. Il faudra du changement, ou la guerre !