Dans un entretien au magasine So Foot de ce mois d’avril, Jérôme Rothen, Parisien actuellement exilé en Turquie, livre ses révélations concernant son passage raté chez les Glasgow Rangers, sans langue de bois ni cachoterie, ainsi que sur ses performances avec son nouveau club.
On l’avait presque oublié, mais Jérôme Rothen existe toujours ! Actuellement à l’heure turque avec son club d’Ankaragürü, le milieu gauche laisse pour le moment une bonne impression aux supporters locaux. Ce qui l’a convaincu de signer dans cette modeste écurie ? Le coach et le projet si l’on en croit le principal intéressé. « Moi très honnêtement, le club, je ne le connaissais pas, après le fait que Roger Lemerre venait d’être nommé coach, bon, ça m’a rassuré, là je me dis que ça peut être un truc pas mal. (…) J’ai vu le recrutement qu’ils voulaient faire (…) donc j’ai bien compris que le club avait vraiment envie de sortir de cette mauvaise zone », livre-t-il avant d’ajouter fièrement : « Ici, les fans sont souvent durs avec les étrangers, et de moi ils sont contents, j’ai déjà ma chanson quand je joue ».
« Avant de signer ici, fallait que je règle mes affaires avec les Rangers parce qu’eux, ils me l’ont bien fait à l’envers. » Pour ce qui est de son passage à Glasgow justement, la donne n’est pas du tout la même. Déçu, le joueur raconte ses mésaventures en pointant du doigt l’entraîneur, Walter Smith, qui s’est bien moqué de lui. Et pourtant, ses performances sont loin d’être mauvaises. « J’ai joué une dizaine de matchs où j’ai été élu 4 fois homme du match, je pense avoir montré des choses ». Ces reconnaissances du public n’y changeront rien : « En fait c’est clair, il (ndlr : l’entraîneur) m’a écarté sans rien me dire. (…) Je lui dis, je comprends pas, on me fait pas jouer, on me donne des fausses excuses, si j’avais été nul, je comprendrais mais c’est pas le cas, il me dit non mais si tu trouves un club, ce serait mieux pour tout le monde que tu t’en ailles. » Les choses ont le mérite d’être claires.
Face à cette frustration, le gaucher d’habitude plutôt grande gueule a préféré garder son sang froid et sa langue dans sa poche pour ne pas traîner cette réputation jusque là. « J’ai fermé ma gueule, je me suis dit, vas pas faire une affaire là-bas, on va encore dire que t’es ingérable », concède-t-il avant de proposer une hypothèse à cette soudaine et brusque mise à l’écart : « Ils se sont dit avec le salaire qu’il a, si on peut le faire dégager au mercato, on économisera. »
Pour conclure avec une petite touche perso, le natif de Châtenay-Malabry ne manque pas de tacler un championnat écossais qui l’aura, pour l’occasion, bien mérité : « Le niveau de jeu en Écosse, c’est des rythmes de National, j’ai été surpris franchement, attends tu joues contres des défenseurs, ils ont du bide… »