Le défenseur international français Mamadou Sakho s'est confié au Parisien.
Le défenseur tricolore est revenu sur sa première sélection avec les Bleus : « Je l’ai vécu avec un peu d’euphorie, en me disant aussi que ce n’était qu’une étape. Quand le coach m’a demandé de m’échauffer à la mi-temps, je n’en revenais pas. Je me disais : « Enfin, je vais jouer! » J’étais un peu impressionné mais les autres m’ont vite mis en confiance. »
Le jeune Parisien s'est senti tout petit lorsqu'il est rentré en jeu à la place de Phillipe Méxès à la mi-temps, comme lors de son premier match en Ligue 1 : « C’est un peu ça. A Wembley, je me suis cru à Valenciennes en 2007 quand j’avais fait mes débuts en professionnel (NDLR : avec le brassard de capitaine du PSG). La pression était forte. C’est quand même un autre monde que la Ligue 1. J’ai pris lentement la température du match avant de me sentir bien. Mais c’est vrai que je me suis retrouvé à nouveau comme un apprenti. Celui qui est là pour regarder le niveau au-dessus. Ça a été mon lot dans les équipes de jeunes où j’étais toujours surclassé. »
C'est important pour lui et sa progression d'être souvent appelé en Équipe de France : « Je me frotte aux meilleurs attaquants français. Que dire de plus? Dans leurs déplacements et leur lecture du jeu, ils m’apprennent plein de trucs. Je n’ai pas fini mon apprentissage. Et quand Blanc me parle, je le revois en train de soulever la Coupe du monde. Ça inspire tout de suite le respect. »
Il va offir son maillot pour sa maman : « Il est pour ma maman. Elle est au Sénégal en ce moment, alors je lui garde au chaud. Il finira encadré à côté de celui de mon premier match pro. Il est archicollector : le dernier maillot Adidas et le premier maillot Sakho (rires) ! »
Mamadou s'affirme de plus en plus sur et en dehors du terrain : « C’est vrai que les deux premières saisons, j’ai énormément observé. Maintenant que j’ai une place de titulaire, je laisse désormais parler mon caractère. J’aime prendre les devants et assumer mes responsabilités sans me cacher. Je parle pour le bien de l’équipe. Si j’avais fait ça au début, on aurait dit que j’étais prétentieux. Mais j’écoute toujours les anciens. »
Sakho reçoit de nombreux conseils notamment celle de son idole Lilian Thuram : « Celui de Grégory Coupet pas plus tard que ce matin autour d’une table de massage. Il m’a dit que j’avais désormais une nouvelle étape à franchir depuis ma sélection. Et que je devais, pour cela, me rappeler la manière dont j’avais résisté à la pression autour du PSG pour être titulaire ici. J’écoute aussi régulièrement Lilian Thuram. Il a toujours un discours positif avec moi et me parle sans arrêt de rigueur et d’anticipation. Quand Thuram parle, j’écoute sans bruit. »
Son entente avec Sylvain Armand en défense centralz marche bien depuis le début de la saison : « Nous sommes assez complémentaires. Je crois que ça se voit sur les derniers résultats. On se parle énormément et chacun essaie de compenser les problèmes de l’autre. Il me semble que cela ne marche pas trop mal. »
Après l'incident en Afrique du Sud lors de la Coupe du Monde 2010, les footballeurs français doivent être à la hauteur : « Je me dis qu’on gagne à plus s’ouvrir aux autres. Beaucoup de jeunes nous voient comme des modèles et il faut être à la hauteur. On a des devoirs dans la société. Il faut notamment être disponible pour des photos, des autographes ou des opérations caritatives. Dans la rue, ça ne me dérange pas d’être interpellé, même si, de temps en temps, comme tout le monde, je soulève un peu la capuche pour être discret (sourire). »
Le match face à Caen n'est pas gagné : « C’est le piège. Il y a des matchs que tout le monde nous voyait gagner comme celui de Nice (0-0). Alors qu’on n’a aucune marge. »