Jeudi après-midi, place Beauvau, le président de la Ligue de
Football Professionnel Frédéric Thiriez et Michèle Alliot-Marie, la
Ministre de l'Intérieur, ont présenté conjointement une «charte
d'organisation du match». Le texte, qui compte 7 pages et 9 articles,
se veut un manuel essentiellement destiné aux dirigeants afin
d'améliorer, les soirs de match, la coordination entre la préfecture et
les services de police d'un côté, et les clubs de l'autre.
Egalement interrogé sur la sanction dont a écopé le PSG, mercredi
(un match à huis clos avec sursis pour usage répété de fumigènes),
Frédéric Thiriez n'a pas souhaité faire de commentaires. «Nos
juridictions sportives et nos commissions de discipline sont des
organismes indépendants qui n'ont aucune instruction à recevoir de
personne, et surtout pas du président de la Ligue que je suis.
Avez-vous déjà entendu le Garde des Sceaux porter une appréciation sur
une décision d'une Cour d'Appel ? Non. Et bien je ferais pareil car je
suis astreint à un devoir de réserve», a t-il précisé.
Concernant la décision de justice, confirmée mardi dernier en appel,
qui suspend la commercialisation d'Orange Sport, Frédéric Thiriez a en
revanche consenti à s'exprimer. « Si le foot français n'avait pas le
soutien d'Orange, nous serions au bord du dépôt de bilan. Je vous
laisse imaginer un instant la situation dans laquelle serait le
championnat de France si nos droits télévisés, au lieu d'être de 670
millions d'euros, étaient ce qu'ils auraient été sans Orange, c'est à
dire en dessous de 400 millions. Nous n'aurions plus un seul joueur de
valeur en France, nous serions durablement en 3e division européenne.
Alors est-ce que c'est cela que l'on veut ? Oui ou non. Je ne me bats
pas spécialement pour Orange mais pour le maintien d'une libre
concurrence ».
Une audience est prévue le 30 avril pour juger l'affaire sur le fond.