Samedi soir, Sébastien Bazin, le patron du fonds Colony Capital Europe, était comme un gamin dans les tribunes du stade de Sochaux pour la victoire du Paris Saint Germain. Et pourtant le principal actionnaire du club parisien, même rassuré par le maintien en Ligue 1, na pas de raison de se montrer plus heureux avec les résultats du PSG quavec les cours de bourse déprimés dAccor ou de Carrefour, ses deux gros investissements dans le Cac 40.
Car si ce financier avisé appliquait au football une lecture des comptes aussi exigeante que celle des entreprises, il découvrirait que le PSG affiche les ratios les pires de la Ligue 1 : le coût du match gagné est supérieur à 7 millions deuros pour léquipe parisienne, quand il nest que de 6 millions pour Lyon, 5 millions pour Marseille, et 2,5 millions pour Bordeaux ! On reconnaît bien là la radinerie légendaire de Nicolas de Tavernost, le très efficace PDG de M6 et actionnaire des Girondins¦
Cela ne veut pas dire pour autant que Bazin regrette davoir investi dans le football. Certes, il reconnaît « ne pas voir un seul côté positif à la notoriété » acquise grâce à cet investissement, qui lui a coûté globalement depuis deux ans 70 millions deuros. Mais, en janvier dernier quand il sest retrouvé avec Walter Butler, lautre investisseur qui sinquiétait pour leur participation commune dans le PSG, cest Sébastien Bazin qui na pas hésité à racheter la part de Butler, pour devenir lactionnaire majoritaire du club.
Alors que va-t-il faire maintenant ? Eh bien ! curieusement appliquer la stratégie conseillée alors par Butler. La première phase a consisté à nommer Michel Moulin conseiller sportif. Et la deuxième va venir maintenant avec le nouveau recrutement, pour lequel Bazin est prêt à débloquer jusqu'à 50 millions d'Euros : car Paris navait pas encore compris que les joueurs étaient les meilleurs actifs des clubs de foot, et de leurs bilans, à condition de faire les bonnes allocations de ressources. Le fonds Colony, grand spécialiste de limmobilier, va donc miser un peu moins sur les murs des stades, et un peu plus sur ceux qui foulent la pelouse¦