L'attaquant n'a toujours pas rejoint ses coéquipiers à Carnac. Une rencontre devrait avoir lieu cette semaine. Comment la situation peut-elle évoluer ?
Dans sa tête, Jimmy Briand (1) n'est plus rennais. Dans les faits, et selon des proches, il aurait déjà déménagé une partie de ses affaires en région parisienne. Reste que, contractuellement, il appartient toujours au Stade Rennais, jusqu'en juin 2010. Et, qu'en ne se présentant pas, aujourd'hui encore au stage, à Carnac, il continue donc à se mettre « en faute ».
Dans ce dossier, la détermination de Jimmy Briand, à quitter la Bretagne pour rejoindre le Paris Saint-Germain, n'a d'égale que celle des dirigeants rennais à le faire rester. Du moins officiellement.
Les deux parties ne se parlent plus depuis plus d'une semaine. « J'ai prévu de le rencontrer d'ici quelques jours », nous a confirmé, hier, Pierre Dréossi, le manager général. Comment la situation peut-elle désormais se débloquer ?
PARIS AUGMENTE SON OFFRE. Le manager général rennais, l'a encore confirmé récemment, aucun joueur n'est réellement « intransférable ». Si à 7 millions d'euros, « on ne discute même pas », assure Fréderic de Saint-Sernin, à 9 ou 10 millions, on peut commencer à se parler. Car, dans le fond, malgré tous les discours tenus, le noeud du problème n'est que financier. La quasi-totalité les présidents qui ont juré haut et fort que leur joueur était « intransférable », ont revu leur jugement, quand la somme qu'on leur proposait leur permettait d'encaisser une juteuse plus-value. Le cas Drogba, à Marseille, en est le meilleur exemple.
Reste donc à juger quel est le juste prix pour un espoir du calibre de Jimmy Briand. Une somme de 12 millions d'euros, comme ce fut annoncé, est manifestement surévaluée, pour un joueur, dont les statistiques n'affolent pas les compteurs (7 buts en 37 matches cette saison).
« On peut raisonnablement dire que la vérité est entre 8 et 10 millions », estime une source proche du dossier. Le Stade Rennais aurait reçu, en fin de semaine dernière, une nouvelle proposition écrite de la part du PSG. Elle se situerait désormais « au-dessus des 8 millions d'euros ». Elle mériterait donc d'être discutée autour d'une table. En l'état actuel, ce serait la meilleure sortie pour les trois parties.
UN NOUVEAU CLUB SURENCHðRIT. Pour s'offrir à plus de 10 millions d'euros, les services d'un jeune attaquant, il faut être lyonnais (et encore), ou étranger. Si dans les jours à venir, un club anglais proposait 12 millions d'euros pour Jimmy Briand, que se passerait-il ? « Jimmy ne veut pas aller ailleurs qu'à Paris. On ne peut pas le forcer. On n'est pas des esclavagistes non plus », rétorque Pierre Dréossi. Ce sera donc Paris… ou rien. Sachant qu'on voit mal, l'international A', « mettre fin à sa carrière », comme il a pu le déclarer de dépit.
BRIAND FAIT MARCHE ARRIÆRE. Vu son état d'esprit actuel, et les propos qu'il a tenus récemment dans la presse, c'est un scénario difficile à imaginer. Mais, si devant l'intransigeance du club, sur consigne de l'actionnaire, François Pinault, la situation devait se maintenir en l'état, Jimmy Briand n'aurait d'autre choix que de céder et de reprendre le chemin de la Piverdière. Guy Lacombe qui tient vraiment à le garder n'aurait qu'à s'en féliciter. Le club lui, conserverait un joueur, contre son gré, mais se passerait d'une indemnité de transfert conséquente. Il existe des cas de cette espèce comme celui de Bafé Gomis, à Saint-Etienne, qui après un long bras de fer, a fini par rester chez les Verts.