Après une saison en enfer, le Paris-Saint-Germain est attendu au tournant par ses supporters. Le club de la capitale tarde à conclure l'achat de joueur. Le milieu Stéphane Sessegnon, venu du Mans, est arrivé la semaine dernière. Ludovic Giuly pourrait signer dans les jours prochains et enclencher ainsi le recrutement tant attendu, alors que les départs, eux, n'ont pas tardé.
Un nouveau visage, enfin! Le milieu béninois du Mans Stéphane Sessegnon a signé un contrat de quatre ans, vendredi. Paul Le Guen lui a promis qu'il jouera juste derrière les attaquants. L'arrivée de Ludovic Giuly pourrait aussi être officialisée en début de semaine. Malgré ce coup de reins, le PSG semble pourtant en retard sur les autres cadors de Ligue 1, qui ont déjà bouclé l'arrivée de leurs titulaires à moins d'un moins du début de saison (le 9 août). "Les Parisiens ne sont pas moins bien organisés que les autres mais ils décident peut-être moins vite", estime un agent. "Nous avons mis un certain temps à réaliser le transfert de Sessegnon, a concédé Charles Villeneuve. Mais d'autres transferts suivront, nous n'allons pas agir dans la précipitation."
Installé début juin, le nouveau président part de zéro, ou presque. "Il doit prendre des repères, communiquer avec son entraîneur (Paul Le Guen) et son responsable du recrutement (Alain Roche), s'imprégner des dossiers", décrypte Dominique Six, le conseiller d'Amara Diané. L'organisation floue constatée la saison passée semble avoir été repensée, selon un agent de plusieurs joueurs de l'effectif: "Ce club est enfin structuré normalement, ça travaille mieux. Le Guen donne seulement son avis sur les recrues potentielles. Contrairement à l'année dernière, c'est Roche qui donne les directives de recrutement du début à la fin. Puis Villeneuve tranche."
Un prix PSG?
Echaudé par les 6 millions d'euros dépensés cet hiver pour Souza (prêté à Gremio Porto Alegre) et Everton Santos, l'actionnaire principal Colony Capital est aussi devenu prudent. Même si les moyens existent, le fonds de pension ne devrait pas se montrer généreux cet été. Surtout avec un déficit toujours plombant (entre 12 à 14 millions d'euros), même s'il a été considérablement réduit la saison passée. Sébastien Bazin sait qu'il va devoir dépenser plus, mais surtout mieux. Paris doit vendre avant d'acheter. Jusque-là, seuls Diané, vendu à Al-Rayyan pour 6 millions d'euros, et Didier Digard, cédé à Middlesbrough pour 5 millions d'euros, ont été transférés.
Aujourd'hui, les dirigeants parisiens sont persuadés qu'il vaut mieux recruter trois ou quatre joueurs connus et de tenter le pari avec un jeune (Hoarau, signé depuis l'hiver dernier) plutôt que de tout bouleverser. Villeneuve active ses réseaux d'internationaux (Thuram, Makelele, Giuly) et se concentre sur des joueurs confirmés du championnat français (Briand, Sessegnon, Basa). Autant de valeurs sûres et d'investissements a priori peu risqués sportivement. Mais le coût est élevé. Actuellement, seule la masse salariale, délestée des émoluments royaux de Pauleta, Mendy et Yepes (tous en fin de contrat), offre des perspectives nouvelles.
"La première offre du PSG se montait à 4 millions d'euros pour Basa et 6 pour Sessegnon. Ce fax nous a fait doucement rigoler", ironise-t-on au Mans. Paris a finalement accepté de verser 8 Meuros pour Sessegnon seul, non sans pester contre le traditionnel tarif "spécial PSG" qui fait grimper quasi automatiquement de 30 à 40% le prix d'un joueur. Heureusement, le PSG peut encore s'appuyer sur une image forte, quoique controversée. Il capitalise sur cet atout majeur pour débloquer des dossiers compliqués, comme celui de l'attaquant rennais Jimmy Briand, qui a entamé un bras de fer avec son club, qui espère au moins 10 millions d'euros. Plusieurs clubs, comme Le Mans, reprochent au PSG de "retourner" les joueurs visés, en offrant des salaires multipliés par trois ou quatre. A charge, ensuite, pour les intéressés, de faire sauter le verrou. Quitte à aller au clash. "Et Aulas, il fait quoi?, relativise un agent. Ce sont des méthodes classiques."