C’est une lueur d’espoir et de soulagement pour les associations incriminées. Alors que plusieurs groupes de supporters – 3 à Paris, 1 à Nice, 1 à Lyon -, étaient menacés de dissolution après les mesures prises par Brice Hortefeux, ces dernières s’étaient raccrochées, en ultime recours, à l’avis du Conseil d’Etat. Selon Le Parisien, le rapporteur du Conseil, Frédéric Lenika, aurait prononcé un avis plutôt favorable aux différentes demandes d’annulation des deux décrets.
Désavoué par le Conseil d’Etat, Brice Hortefeux se voit donc discrédité dans cette affaire, et c’est bien mérité. Tout d’abord, cela remet le Ministre de l’Intérieur à sa place. Régulièrement, ce dernier ne s’est pas gêné pour empiéter sur les ministères de ses collègues, à la Justice comme aux Sports. De plus, le Ministre se voit ainsi calmé après sa tentative hâtive et stupide d’effet d’annonce.
Sûr de lui, l’ami des auvergnats avait voulu prendre une mesure choc, exemplaire et brutale afin de rompre avec la passivité habituelle des politiques vis-à-vis de la sécurité dans les stades. Ces décrets précipités ont engendré pas mal de doutes quant à leur efficacité.
En effet, les violences et problèmes sont le plus souvent l’œuvre d’indep’ (supporters indépendants, membres d’aucune association). De plus, qui dit plus d’association dit moins d’encadrement, de structuration, ou d’identification. Egalement moins de communication, car plus aucun représentant et surtout moins d’ambiance, moins de plaisir, moins de passion.
En plus de discréditer le Ministre, cette décision remet fortement en cause les mesures proposées par Robin Leproux dans les jours qui ont suivi. Ces dernières annonçaient notamment une suppression des abonnements dans les virages, un placement aléatoire, des billets nominatifs… Une mort des tribunes en quelque sorte. Il sera intéressant d’observer, dans les jours qui viennent, l’attitude des deux parties. Qui aura le dernier mot ? Le Conseil ou le club désapprouvé ?
Quoi qu’il en soit, l’avis du rapporteur est selon moi un juste retour des choses. Il l’est à la fois pour la survie de l’ambiance en tribunes, dont le Parc des Princes peut se vanter, mais il est aussi un recadrage légitime d’un Ministre ayant voulu jouer les Zorro sur un terrain qu’il ne maîtrise pas. C'est un bon retour de boomerang, pour le club et la classe politique inefficace, si l’affaire suit son cours dans ce sens en tout cas. Attendons…