L'entraîneur de RC Lens Jean-Guy Wallemme a évoqué sur le site officiel du club nordiste le match qui attend ses joueurs ce soir (19h00) au Stade Félix-Bollaert contre le Paris Saint-Germain.
Jean-Guy, dans quel état d’esprit abordez-vous ce match face à Paris ?
Avec la volonté de confirmer le contenu de nos derniers matchs mais en étant plus efficace qu’à Toulouse. Peut-être pas aussi efficace que face à Monaco ou Marseille, même si on apprécie de marquer beaucoup de buts. Disons qu’il faudrait peut-être en marquer moins sur certains matchs, et plus sur d’autres. Je pense notamment à Toulouse car à l’arrivée, on n’a pas pris de point. Je pense que le match nul aurait été une bonne chose mais que la victoire n’aurait pas été imméritée.
Est-ce difficile de faire abstraction de tout ce qui se passe autour de ce match de samedi ?
On l’avait déjà un peu vécu même si c’était dans un autre contexte, l’an dernier en coupe de la Ligue. On avait essayé de faire en sorte d’être exemplaire sur le terrain. C’est que j’ai dit cette semaine. Cela passe par notre attitude sur le terrain. Malheureusement, on sait très bien qu’il y a des personnes qui viennent au stade pour être médiatisés, pour se faire remarquer, et qui font mal au football. Nous, on se concentre sur le terrain parce qu’on a un objectif à atteindre le plus vite possible. On fait donc abstraction de cela… Ce qui est dommage, c’est d’en arriver là dans le football. Il y a eu assez de choses écrites ou dites sur le sujet.
C’est un peu désolant cette ambiance…
Oui. Quand j’entends Grégory Coupet dire qu’il n’amènerait pas ses enfants au Parc des Princes, cela ne vous donne pas envie. Forcément, le football va en pâtir… Espérons que la coupe du Monde soit un contre exemple par rapport à ça. Maintenant, cela a été éradiqué en Angleterre avec des sanctions très fermes. Je pense qu’il va falloir en venir à ça si l’on veut que le football se porte mieux.
Regrettez-vous, en tant que coach mais aussi ancien joueur, de ne pas pouvoir accueillir les supporters adverses ?
Oui parce que je pense qu’il y a de bons supporters de Paris qui en pâtissent, forcément. Sur le millier de supporters parisiens qui étaient prévus, je ne pense pas qu’il n’y ait que des débiles mentaux. C’est aussi une frustration pour ces gens-là. Certains viendront peut-être en « individuel », en espérant que ce soient des vrais supporters.
On se rend à nouveau compte, à la lumière de ce Lens-PSG, combien vous avez de chance d’avoir un tel public à Lens…
On l’a toujours dit. Sur la fidélité, sur la passion, même si de temps en temps elle est un peu débordante. On a pu avoir des divergences sur certains faits de match mais, sur la durée, je connais toutes ses qualités. La saison dernière, déjà, avec une moyenne de plus de trente mille en Ligue 2. Mais on a eu aussi à un moment donné, quand j’étais joueur et un peu plus tard, une tranche de personnes qui essayaient d’attirer les médias pour être reconnus. C’est comme ça.
Concernant le maintien, s’il y a victoire demain, l’affaire est dans le sac ?
Forcément, ce ne sera pas loin d’être le cas mais cela dépendra aussi des résultats des équipes placées derrière. Le Mans a un match en retard, même si c’est contre Bordeaux… Mais on ne se préoccupe pas trop de ça. On pense à notre performance, notre contenu qui est très intéressant même si l’on n’a pas été efficace à Toulouse. Un contenu qui pourrait nous amener à vivre des choses intéressantes en fin de saison.
Comment jugez-vous cette équipe de Paris ?
Elle est dans une période délicate… depuis quelques années. On revient toujours sur les mêmes choses. Quels que soient les entraîneurs – malheureusement pour Antoine [Kombouaré] – et quelles que soient les équipes, c’est toujours un peu le même constat. Si l’on remonte à quelques années, on se rend compte aussi que, si cela marche bien, ils ont tout pour eux. Parce que c’est Paris, avec tout ce que ça comporte. Ils ont les médias qui sont là quand ça ne va pas mais qui sont là aussi quand ça va bien, et ils ont connu cette période-là. Un peu comme Marseille. Même si ces deux clubs sont très différents, ils bénéficient d’une même médiatisation autour d’eux… Donc, ils sont en difficulté. Le dernier match [PSG-Marseille : 0-3] n’a pas arrangé les choses alors qu’ils avaient fait une très bonne première demi-heure. S’ils marquent, ce n’est peut-être pas la même musique. Le football, ça tient à peu de choses.
En cas de victoire lensoise, vous contribueriez à enfoncer un peu plus ce club…
Ce qui m’importe, c’est qu’en cas de victoire pour nous, on se rapprochera un peu plus du maintien.
Partagez-vous l’opinion d’Antoine Kombouaré disant que Paris est détesté en province ?
Je ne sais pas… Bon, a priori, là-bas, on n’est pas trop aimé non plus [sourires]… Mais tout ça, ce sont des clichés. J’ai entraîné des clubs parisiens [Racing et Paris FC] et je n’ai pas eu de souci là-bas, à part de structures, voire des problèmes financiers… Je me demande justement si ce n’est pas l’attitude de ces pseudos supporters parisiens de vouloir cette caricature-là… Encore une fois, en étant là-bas, je n’ai pas ressenti ça.