Paris sest qualifié hier pour sa dixième finale de Coupe de France. Sa saison paradoxale se poursuit
Après avoir remporté la Coupe de la Ligue, le 29 mars, le PSG sest qualifié à larraché pour sa deuxième finale de la saison. Le 24 mai, il participera à la dixième finale de Coupe de France de son histoire, dans un contexte encore incertain. áa pourrait être le grand bonheur en cas de maintien en Ligue 1. Dans le cas contraire, lambiance au Stade de France risque dêtre tendue¦
LA SAISON DU PSG sera « longue » jusquau bout. Sa victoire à Amiens, hier soir, en demi-finales de la Coupe de France la prolonge dune semaine qui naura pas la même saveur selon lissue du Championnat. Entre le 17 mai, date de son dernier rendez-vous en L 1 à Sochaux, et le 24 mai, jour de finale, sa seconde cette saison après celle remportée en Coupe de la Ligue contre Lens (2-1), il faudra combler six jours, et ils ne le seront pas de la même façon si le PSG se maintient en Ligue 1 ou sil descend pour la première fois de son histoire à léchelon inférieur. Ce matin, Paul Le Guen ne pense pas encore à ça. Ou pas tout à fait. Il se dit que le problème pourrait se régler en grande partie en cas de victoire samedi contre Saint-ðtienne. Rencontre au cours de laquelle il espère enregistrer le retour de Jérôme Rothen, touché à un mollet et présent hier au stade de la Licorne, dont le poing serré lors de louverture du score à un quart dheure de la fin par Yannick Boli traduisait lenvie de tout un club de se sortir dun marasme sportif interminable.
Dix ans après avoir signé le doublé Coupe de la Ligue-Coupe de France, Paris sest qualifié pour une dixième finale de Coupe de France, mais il reste mesuré dans sa joie. Il a le sens des priorités et celle-là narrive pas en tête. Cette victoire peut cependant nourrir quelques espoirs. Le PSG sait déjà quaffronter des anciens pensionnaires du Camp des Loges nest pas toujours synonyme de but encaissé par ces mêmes joueurs. Fiorèse a bien eu une occasion en toute fin de rencontre mais Alonzo avait la main ferme. Il peut donc penser que le Stéphanois Landrin ne sera pas plus inspiré dans quatre jours, il peut aussi refuser dimaginer un débordement de Pichot repris victorieusement par Pancrate, une semaine plus tard, à Sochaux.
Cette qualification ne doit pas non plus dispenser de critiques sur la profondeur de leffectif parisien. Au cours de cette demi-finale, il ne sest procuré quune seule occasion et a souvent donné limpression de naviguer entre le moyen et le très moyen. Le dix-huitième de L 1, même remodelé, na pas affiché une supériorité flagrante sur le quatorzième de L 2, qui nest pas non plus encore sorti de lauberge dans son Championnat.
Et le spectacle proposé a confirmé les qualités limitées des deux équipes. Il fallait vraiment fouiller en première période pour trouver trace dune occasion née dune action construite. En cherchant bien, la frappe de Buron détournée par Mabiala (33e) ou le centre du même Buron, sorti de justesse par Armand (44e), ont suscité un début de clameur, mais rien de bien brûlant non plus. En tribunes, le président Simon Tahar assis à côté de la crête soignée de Mamadou Sakho na pas vraiment tremblé. Ni vibré sauf, peut-être, sur les coups de pied arrêtés de Souza. La seule fois où Pauleta, Rothen, Mendy et Landreau, qui avaient fait le déplacement en Picardie, ont eu loccasion de se lever de leur siège, cest lors de linterruption de match à la 34e minute en raison de la diffusion de gaz lacrymogène jusque sur la pelouse (lire par ailleurs).
Amiens ne goûtera pas à une deuxième finale Pendant une heure, rien ne laissait imaginer quon assistait à une demifinale de Coupe de France. Le déchet dans les passes, le manque dimpact dans les duels et de tirs cadrés constituaient les seuls ingrédients dune rencontre sans saveur. Elle sest légèrement emballée ensuite, mais restait teintée dautant dapproximations, à limage de ce dégagement dévissé par Bourillon quAlonzo a accueilli dans ses mains. Le coup franc indirect frappé par Buengo fut sans conséquence (49e), mais laction témoignait de la fébrilité parisienne. Dans lenvie, lagressivité, la rapidité, Amiens se montrait plus généreux, mais pas plus adroit. Les Picards auraient pu espérer un coup franc à seize mètres pour une faute de Mabiala sur Buengo (66e) assez similaire à celle du Lensois Hilton sur Luyindula en finale de la Coupe de la Ligue.
La différence entre les deux équipes, hier soir, était mince, mais suffisante pour empêcher Amiens de goûter à une deuxième finale de Coupe de France, après celle perdue aux tirs au but contre Strasbourg en 2001 (0-0, 4-5 aux t.a.b.). Son élimination peut paraître injuste au regard des occasions, elle nest pas non plus complètement illogique. Trop imprécis dans le dernier geste, les Amiénois se sont heurtés aux mêmes problèmes qui rythment leur Championnat : lefficacité devant le but. Au contraire, le PSG a surpris par son réalisme. La Coupe de France linspire. Comme contre Carquefou (1-0) au tour précédent, une seule occasion lui a suffi pour se frayer un chemin vers la finale. Hier, ce nest pas Pauleta, suspendu, qui a délivré son équipe, mais un môme de vingt ans, Yannick Boli. Ce joueur-là, formé au PSG, na pas encore participé à un seul match de L 1 dans sa jeune carrière. Peut-être la saison prochaine¦