La Ligue 1 demeure leur priorité, mais les parisiens ne cachent plus leurs ambitions européennes.
CEST UN SUJET de conversation qui se pose presque comme une évidence dans le vestiaire parisien. LAC Milan, Valence, Tottenham, Bordeaux et la Fiorentina ont disparu du tableau de la Coupe de lUEFA. Au moins deux clubs de lEst sajouteront à la liste des éliminés au prochain tour, et avec le sort qui lui offre sur un plateau le Sporting Braga, modeste quatrième du Championnat portugais, Paris a rarement été aussi bien servi ces dernières saisons. « Une chance à saisir ? », se demandent les observateurs. Plutôt une dynamique à entretenir, aurait tendance à répondre lentraîneur. Cette saison, depuis que le PSG brille en Europe, il titille les poids lourds du Championnat. ì trois jours de la réception de Marseille, dans un classico à donner le vertige, il serait donc bien inspiré de garder un peu de hauteur dans les sphères européennes.
Oui, mais voilà, il y a ce PSG-OM dans trois jours. Et la dernière fois que le club de la capitale a participé à un match de Coupe dEurope avant un tel duel, il est revenu de Schalke 04 (1-3) avec une valise un peu plus lourde lors du vol retour.
« Jy ai réfléchi, assure Paul Le Guen. Les circonstances sont différentes aujourdhui. En Allemagne, cétait le premier match dune phase de poules. Cette fois, on est dans un tour éliminatoire. Il y a des différences qui peuvent modifier ma réflexion. » Son discours, en tout cas, a évolué. Il nest plus question de répéter que le Championnat est sa priorité, ni de préciser que plusieurs rotations dans léquipe de départ seront opérées. Non, désormais, le technicien parisien concède, sans ambiguïté : « On a envie daller le plus loin possible. On parle beaucoup de Marseille, mais on a démontré quon pouvait se concentrer sur toutes les compétitions. »
Pour y parvenir, il pourra sappuyer sur Stéphane Sessegnon, suspendu en Championnat pour encore un match, mais autorisé à éblouir le Parc ce soir. ì Lorient (1-0), les parisiens ont démontré quils pouvaient gagner sans le milieu béninois. Mais lorsquil est sur le pré, Sessegnon, par sa capacité à provoquer, dribbler et perforer les défenses, transforme le PSG. Associé à celui de Makelele, ce retour devrait donner au onze de départ parisien une configuration proche de celle de qui poursuit sa remise en forme, Ludovic Giuly et Mickaël Landreau, préservés, devraient manquer au coup denvoi.
Même sans certains titulaires, Paris a déjà démontré quil était en mesure de simposer bien quil ne dispose pas dun « effectif Ligue des champions », dixit son entraîneur. Quand il affiche presque complet, il est capable de frapper fort. Son adversaire, ce soir, nest pas Barcelone. Ce nest même pas Porto ni Benfica, les ténors portugais. Cest juste Braga, une équipe solide, appliquée, privée de son meilleur buteur, le Camerounais Albert Meyong. Il y a encore un an, cela aurait suffi à faire trembler le PSG sur ses terres. Aujourdhui, il en faut quand même un peu plus.