Dans son billet quotidien, Bruno Roger-Petit évoque les pleurs récurrents des joueurs du Brésil lors de cette Coupe du monde.
« On a déjà tout dit de ce Brésil moyen, moyen… Le Brésil était lent et lourd, besogneux et tâcheron. Le Brésil n’était pas Brésil. Enfin, il y a ces larmes que les Brésiliens n’en finissent pas de verser. De mémoire, l’auteur de ces lignes, qui suit les Coupes du Monde depuis quarante ans, n’avait jamais vu les joueurs d’une équipe prétendante à la victoire finale pleurer si souvent. Entrée des équipes, ça pleure. Exécution des hymnes : ça pleure. Remplacement en cours de match : ça pleure. Choc entre deux joueurs : ça pleure. Entrée dans les prolongations : ça pleure. Préparation des tirs aux buts : ça pleure. Victoire finale : ça pleure… Thiago Silva pleure. Julio Cesar pleure. Neymar pleure… Les joueurs de la Selaçao passent leur temps à verser des larmes… Revendiquer une sensibilité d’enfant immature est tendance au sein de la formation de Scolari. Les Brésiliens semblent avoir érigé les pleurs en principe de vie, tel Thiago Silva déclarant après la victoire contre la Colombie qu’il était prévu une grande séance de pleurs collectifs : ‘Avant le match, j’ai dit aux joueurs que je voulais qu’on pleure aujourd’hui mais que ce soit des pleurs de joie. A l’arrivée, on est récompensé avec une grande victoire et des pleurs de joie’. Et Neymar d’en rajouter une couche : ‘De l’émotion pure. Mes pleurs étaient des pleurs de joie’. Compte tenu de cet état d’esprit, on ne peut que douter de la capacité de la Seleçao des enfants à triompher dans cette Coupe du Monde. Car c’est bien cela le handicap des Brésiliens. Leurs pleurs d’enfants perdus dans un monde trop cruel révèlent qu’ils se prennent trop au sérieux. Neymar, Thiago Silva et les autres ont oublié la leçon des Pelé, Jairzinho, Socratès, Zico, Ronaldinho : pour bien jouer au football, il faut se souvenir que ce n’est qu’un jeu. »