Le directeur général de l'UCPF (Union des clubs professionnels de football) Philippe Diallo a accordé une interview au JDD dans laquelle il évoque les sanctions qu'encoure le Paris Saint-Germain pour ne pas avoir respecté les règles du Fair-Play Financier.
« Depuis plus d’une décennie, la France demande l’instauration de règles européennes garantissant l’équité des compétitions. Longtemps, elle a prêché dans le désert (…) Par une ironie de l’histoire, un des premiers clubs qui va être sanctionné est français. Il y a là une forme d’injustice au regard du rôle joué par la France mais aussi des largesses dont ont profité nombre de clubs. On ne peut qu’être frappé par le décalage entre un football européen accumulant déficits et transferts mirobolants et le faible nombre de clubs qui devraient être sanctionnés (9 selon la presse, sur 237 contrôlés). Où est donc passé le 1,1 milliard d’euros de pertes affichées dans l’excellente étude de l’UEFA sur les finances des clubs de première division en 2012? Il est clair que la formule actuelle du fair-play financier doit évoluer pour éviter de figer définitivement la hiérarchie européenne et apparaître comme l’instrument du statu quo sportif et économique : de nouveaux entrants doivent pouvoir investir pour venir concurrencer le gotha actuel. Pour nous Français, les sanctions imposées au PSG soulèvent la question de la possibilité de bâtir un grand club à court terme. Entre un FPF qui freine l’investissement et des charges sans équivalent en Europe, la voie est étroite. Un seul exemple pour mesurer le handicap : si le PSG évoluait en Allemagne, il économiserait 50M€ sur sa masse salariale compte tenu des différences de charges! On regrettera à ce titre que le FPF ne tienne pas compte de l’absence d’harmonisation fiscale et sociale en Europe. De même, comment se fait-il que les dettes ne soient pas soumises au contrôle de l’instance européenne? Cette incongruité permet à certains grands clubs de continuer à jouer et à gagner, tout en traînant des centaines de millions d’euros de passif, dont une part substantielle a servi à acquérir et à payer des joueurs emblématiques. Les finalistes de la Ligue des champions totalisent ainsi une dette de près d’un milliard d’euros… Les premières applications du fair-play financier nous rappellent toutefois que le rétablissement de notre compétitivité est une priorité si nous voulons assurer un avenir à l’international à nos clubs. (…) Espérons que nous en serons collectivement capables. »