Pour la première fois depuis vingt ans, les Parisiens jouent leur maintien parmi l'élite lors de l'ultime journée. Une victoire les sauve à coup sûr. Sinon, il faudra fébrilement regarder du côté de Lens et de Toulouse.
LE MATCH de la saison ? Trop réducteur. Plutôt le match d'une vie, d'une histoire, même courte, celle du PSG né en 1970. A l'heure du grand saut, le coeur battant à cent à l'heure, une oreille à Toulouse, l'autre à Lens, mais les pieds sur la pelouse de Sochaux, Paris se raccroche à ses espoirs du moment.
Ce matin, le PSG n'a plus connu la défaite depuis vingt-huit jours (le 19 avril, débâcle 3-0 à Caen). Prolonger cet exploit d'une journée deviendrait une bonne idée. Une meilleure consisterait à gagner à Sochaux, histoire d'abréger le stress de tout un club et de ses amoureux, rongés par une saison apocalyptique.
Un réveil un peu tardif
D'ailleurs, au siège du PSG, situé au Parc des Princes, les salariés se réuniront sur le coup des 20 h 50 pour suivre ensemble la rencontre. Les joueurs l'oublient souvent : c'est le club qui descend, pas eux. Eux, de bons contrats les attendront la saison prochaine. De là à prétendre qu'ils s'en fichent est évidemment faux.
Après quatre matchs sans défaite toutes compétitions confondues, on peut juste se plaindre que le réveil soit un peu tardif. C'est quand même le bon jour pour se rappeler qu'on a de l'orgueil, même si une défaite dans le Doubs ne les condamnerait pas si Lens ou Toulouse perdent aussi.
« Il y a encore plus de pression que sur un match de coupe », témoigne de son côté Le Guen, entraîneur au bord du dépôt de bilan. Dans une semaine, il dirigera sûrement son dernier match à la tête de l'équipe, pour une finale de Coupe de France contre Lyon dont on ne sait pas ce matin si elle s'annonce comme une superbe cerise ou juste un noyau de plus à avaler. « Très honnêtement, je ne pense pas à ça. D'autres y penseront pour moi. Je pense à l'intérêt du club, à l'attente des supporteurs. Le reste viendra après », commente le Breton, dont le mérite essentiel aura été de ne jamais renoncer.
Le technicien a raison : après Sochaux, il sera temps d'analyser cette saison qui flirte, à l'instant du verdict, entre le fiasco historique et un triplé extraordinaire – maintien, doublé dans les coupes nationales – même si l'on pourra toujours arguer que se sauver ne fait pas partie de la raison d'être, normalement, du PSG. Mais au PSG, si tout était normal…